
LE DROIT À L’ÉCOLE N’EST PAS RESPECTÉ
Parents et communauté éducative alertent sur le manque d’accompagnement des enfants en situation de handicap en milieu scolaire.
« C’est de l’exploitation ! » C’est le cri du cœur d’un accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) travaillant à Fontenay. « Alors que nous sommes investis dans un métier difficile, nous ne sommes pas du tout considérés par l’Éducation nationale. Nos contrats ne pouvant excéder 24h par semaine, nous sommes payés entre 800 et 850€ par mois ! Des contrats, de plus, très précaires : nous sommes embauchés en CDD de trois ans renouvelables une fois. Après 6 ans, on nous fait miroiter des CDI mais ils ne sont délivrés qu’au compte-goutte. Et, alors que nous nous occupons d’enfants porteurs de handicaps très différents, nous sommes jetés dans le bain sans formation. Lorsque j’en ai demandé une, on m’a répondu “ce n’est pas d’actualité, on n’a pas de budget.” À bout, beaucoup d’AESH ne restent pas. Alors que j’aime mon métier, je ne pense pas renouveler mon contrat. »
Les AESH ont pour mission d’accompagner les élèves porteurs de handicaps sur les temps et lieux scolaires pour les aider dans les actes de la vie quotidienne et leur faciliter l’accès aux apprentissages de la maternelle au lycée. Le but ? « Contribuer à la mise en place d’une école pleinement inclusive », comme le souligne l’Éducation nationale. Cependant, à cause de conditions de travail jugées peu attractives voire déplorables, l’ensemble du territoire français manque de personnel. Fontenay ne fait pas exception. « En 2022-23, à Fontenay, il n’y avait que 53 AESH pour 165 enfants y ayant droit, déplore Rachida Hireche, représentante du collectif des parents d’enfants en situation de handicap*. Malgré les promesses, on ne voit aucune amélioration. Au contraire, la situation s’aggrave : beaucoup d’enfants se retrouvent sans AESH ou avec une AESH partagée avec d’autres élèves. En clair, on déshabille Pierre pour habiller Paul. Conséquence : faute d’accompagnement, certains enfants sont déscolarisés. L’école est un droit mais ce droit n’est pas respecté. »
[+] D’INFOS : collectif_handicap_fontenay@framalistes.org