L’horizon s'éclaircit pour les usagers des transports publics, avec la validation des crédits de financement des travaux et des études des prolongements de la ligne 1 du métro et du tramway T1, ainsi que l’adoption de l’avant-projet de réaménagement du pôle gare Val de Fontenay.

Un panneau sur la clôture du Péripole avenue de Lattre-de-Tassigny affiche le permis de démolir des entrepôts bleus implantés sur la Zone d’activités. Le chantier va démarrer ce premier semestre pour le réaménagement du pôle gare Val de Fontenay. Des travaux vont également concerner le percement d’une nouvelle sortie en bout de quai du RER A au niveau de la gare routière, ainsi que l’agrandissement de l’accès situé avenue du Val-de-Fontenay. Avenue de Tassigny, le terminus du tramway T1 prolongé depuis Noisy-le-Sec puis Montreuil sera mis en service en 2029. De l’autre côté du plateau de Fontenay, le prolongement de la ligne 1 du métro jusqu’au carrefour des Rigollots est sorti de son engourdissement. Ces récentes annonces sonnent comme un succès pour les mobilisations citoyennes sur le droit aux transports pour tous, et dans la lutte contre le réchauffement climatique.

DES AVANCÉES

En effet, au mois de décembre dernier, l’État, le Conseil régional d’Île-de-France et le Conseil d’administration d’IDF Mobilités ont inscrit 227 millions d’euros de financements complémentaires au prolongement du tramway. Après un dossier bloqué pendant 10 ans, c’est aussi la mise en œuvre d’un fonds relais pour les opérations toujours en cours, ce qui écarte le risque d’une interruption des travaux dans le secteur des Murs-à-pêches de Montreuil. S’agissant du métro M1, après les atermoiements en 2021 et 2022 sur le montant des investissements à mobiliser, le déblocage de crédits d’études confirme la remise du dossier sur les rails. Ils vont permettre d’élaborer un avant-projet, prélude à une nouvelle enquête publique en 2026 sur le même tracé et qui prendra davantage en compte les questions environnementales. « Cette décision confirme la prise de conscience des pouvoirs publics sur la nécessité d’une station aux Rigollots, un projet d’intérêt général et public pour tous les usagers qui galèrent dans le RER A et dans le bus 118 », se sont réjouis Monique et Bernard Abraham, membres de Métro aux Rigollots. L’association se mobilise depuis 18 ans avec les élus et les habitants. La ville prépare déjà le futur et les travaux. L’Établissement foncier d’Île-de-France a acquis plusieurs terrains dans le secteur des Rigollots, dont celui où se trouve le concessionnaire Peugeot. « Les mobilisations citoyennes, d'associations d'usagers, des élus de collectivités concernées ont contribué à la signature de ce protocole d’accord du Contrat de plan État-région jusqu’en 2027, et c’est une victoire pour tous les usagers qui souhaitent un renforcement des transports en commun et des alternatives au tout-voiture émetteur de gaz à effet de serre », rappelle Yoann Rispal, conseiller municipal aux Transports collectifs et au Pôle gare. Il souligne également une reconnaissance des collectivités engagées dans la transition écologique de leur territoire. Mais, que ce soit les prolongements du métro M1 et du tramway T1 ou l’aménagement du pôle gare, il appelle à maintenir une veille et une mobilisation citoyenne. Et particulièrement en ce qui concerne Val de Fontenay. « La priorité annoncée, donnée à la réalisation de la gare de Bry-Villiers-Champigny sur la ligne 15 Est se confirme, risque un report de plusieurs années de l’ouverture de la nouvelle gare à Val de Fontenay, alors que les besoins de mobilité et d'amélioration des déplacements n’ont jamais été aussi criants », alerte-t-il. Il pointe également les problèmes de sécurité accrus qu’entraînera un nouvel afflux de voyageurs lié à la mise en service à partir du mois d’avril de la ligne du RER E prolongée jusqu’à Nanterre, alors que les équipements actuels (quais, couloirs, dessertes…) sont cruellement sous-dimensionnés. Comme le répètent les époux Abraham : « rien n’est définitivement acquis et seule la mobilisation, la persévérance et la ténacité permettent de gagner. »

Premiers travaux en vue

Le 7 décembre dernier, le Conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités a validé l’avant-projet du pôle gare de Val de Fontenay. Cette bonne nouvelle acte le lancement des travaux et l’entrée en phase opérationnelle du projet. Cette décision d’IDF va permettre d’enclencher cette année la création d’une nouvelle sortie au bout de la partie ouest du quai du RER A au niveau de la gare routière. Les travaux dureront une année. Mais deux ans et demi seront nécessaires pour agrandir la sortie située au sud-est vers les bâtiments Axa et Société générale. Ces opérations s’intègrent dans le projet global qui est de désaturer la gare existante aux 115 000 voyageurs quotidiens. Celui-ci prévoit donc la création de deux nouveaux bâtiments voyageurs à l’est et de deux nouveaux passages souterrains, ainsi que le réaménagement des quais et bâtiment voyageur historique, et de la gare routière. À l’horizon 2035, la fréquentation du pôle gare de Val de Fontenay devrait presque doubler avec la mise en service de la ligne 15 Est, l’arrivée des lignes 1 du métro et du tramway T1 ainsi que le prolongement du RER E à l’ouest jusqu’à Nanterre.

Un métro sans arrêt ?

En validant l’avant-projet du pôle gare à Val de Fontenay, Île-de-France Mobilités a également pris acte des arbitrages de l’État relatifs au réaménagement du pôle Val de Fontenay. Dans un communiqué, la mairie s’inquiète car ceux-ci pourraient aboutir à un report de l’ouverture de la gare à 2034, soit bien après la mise en service de la gare de la ligne 15 Est, prévu, elle, pour 2030. Une situation ubuesque où le métro circulerait bien sur la ligne mais sans s’arrêter à cette gare. Un report impacterait aussi les usagers de la ligne E, surchargée et en proie à de nombreux retards, et particulièrement les personnes à mobilité réduite puisque la mise en accessibilité des quais est liée à l’ouverture de la gare de la ligne 15 Est.