
LES APPRENTIS DUELLISTES
À la fin de l’envoi ils ne touchent pas encore forcément, mais les deux Eliott, Antonin, Oliver, Georges, Malek, Roman, tous entre 6 et 8 ans, ont furieusement envie de croiser le fer quand leur maître d’armes Paco Gautheron les met en place en fin de séance dans leurs couloirs bleus d’engagement, matérialisés sur le sol de la salle d’escrime du complexe sportif Salvador-Allende : c’est l’heure de s’escrimer, d’un petit duel. Les gestes sont encore peu sûrs, mais du salut, aux déplacements, aux fentes pour envoyer loin le tranchant du sabre, aux bras qui montent en défense pour parer, on leur reconnait déjà une certaine science du combat... Paco, tout frais détenteur de son diplôme de mousquetaire fédéral, niveau National question compétition, éclaire : « Il faut dix ans pour former un escrimeur! J’insiste à chaque cours sur les règles de sécurité, même si tout le monde est protégé par son équipement. Il faut de la rigueur à l’escrime. » Règles d’engagement, parties du sabre avec lesquelles on peut toucher l’adversaire, zones où le toucher (NDR : le haut du corps au sabre), les gestes de base sont répétés, itérés et réitérés : avance, retraite, fente, parade. « La section a failli fermer après la pandémie de Covid, nous repartons un peu de zéro, en particulier chez les ados et les adultes. » Si Les trois mousquetaires au ciné pourvoiront peut-être leur lot d’adhérents à la section escrime artistique de l’Espérance, une nouvelle médaille olympique l’été prochain de la fontenaysienne Cécilia Berder mettra peut-être les sabres au clair en ville, y compris chez les filles !