Consultation

DÉNOMINATION DU CMS

Du 15 septembre au 15 décembre.
A Fontenay, le Matrimoine à l’honneur ! Participez à la dénomination du futur Centre Municipal de Santé...

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En France, on estime que 2 à 6% des rues seulement sont nommées d’après des femmes.

A Fontenay, la Municipalité s’engage et a fait le choix de nommer chaque nouvelle voie et chaque nouvel équipement d’après des femmes ayant marqué leur temps.

Pour nommer les nouveaux équipements municipaux, les fontenaysiens et fontenaysiennes sont associé.es à la décision par le biais de consultations publiques. Ainsi, dernièrement, ce sont les noms de Frida Kahlo et Rosa Parks qui ont remporté les consultations organisées pour nommer respectivement l’Ecole d’Arts et le futur équipement polyvalent situé aux Alouettes.

Le futur Centre Municipal de Santé sera nommé d’après l’une de ces quatre femmes :

  • Madeleine BRES (1842-1921) - Première femme médecin française
  • Micheline CHARLE (1910-1987) - Résistante française, Adjointe au Maire fontenaysienne, Créatrice d’un dispensaire municipal
  • Elisabeth EIDENBENZ (1913-2011) - Enseignante et infirmière suisse
  • Madeleine PELLETIER (1874-1939) - Première psychiatre française

Découvrez leur parcours et participez à la consultation !

Comment voter ?

Du 15 septembre au 15 décembre, votez en ligne ou à l’urne !

  • Au Centre Municipal de Santé Emile-Roux, 24 rue Emile Roux
  • Au Centre Municipal de Santé Roger-Salengro, 40 bis rue Roger Salengro
  • A la Maison du Citoyen et de la Vie Associative, 16 rue du Révérend Père Aubry

La consultation est ouverte à l’ensemble des fontenaysiennes et fontenaysiens, sans restriction d’âge.

Le futur Centre de Santé réunira dans un même lieu les CMS Roux et Salengro, et ouvrira ses portes en 2025, dans le quartier de La Redoute. D’une surface de 1700 m² et doté de 19 salles de consultations, il permettra d’accueillir un pôle médical (médecins généralistes et spécialistes), un pôle infirmier, un pôle dentaire et un pôle kinésithérapie.

 

Première femme médecin française

Née en 1842, Madeleine Brès, née Madeleine Alexandrine Gebelin était une pionnière de la médecine en France. Elle est connue pour être la première femme française à accéder aux études de médecine en 1868, ouvrant ainsi la voie à d'autres femmes qui aspiraient à devenir médecins.

Mariée à 15 ans, à 22 ans elle a 3 enfants quand elle décide d’entreprendre des études de médecine. Le doyen de la Faculté de médecine de Paris, pensant sans doute l'éconduire, lui enjoint de passer d'abord les deux baccalauréats, dont l’accès vient d’être ouvert aux femmes. Elle les obtient et parvient à s’inscrire à la Faculté de médecine en 1868. A cette époque, les femmes restent exclues des concours médicaux, ce qui signifiait que même si elles pouvaient étudier la médecine, elles ne pouvaient pas obtenir de diplôme officiel.   

Elle poursuit ses études avec détermination et, en 1875, obtient son doctorat en médecine. Sa thèse, qui traite de la composition du lait maternel, obtient la mention « extrêmement bien » et est remarquée à l’international.

Madeleine Brès ouvre alors un cabinet médical à Paris, où elle exercera pendant de nombreuses années. Elle a également travaillé dans des institutions médicales et a consacré une grande partie de sa carrière à la santé des femmes et des enfants.

Elle est surtout reconnue pour son apport à la pédiatrie et à l'hygiène à la fois des enfants, mais aussi des mères. Elle est par ailleurs à l'initiative de la création de la première crèche de France, qu’elle fonde sur ses propres deniers dans le quartier des Batignolles, gratuite et accessible à tou.tes. Elle meurt en 1921, à 79 ans, dans la pauvreté.

Au-delà de sa pratique médicale, Madeleine Brès a joué un rôle important dans la lutte pour l'égalité des femmes dans le domaine de la médecine. Elle a milité activement pour que les femmes soient autorisées à passer les concours médicaux et à exercer pleinement leur profession. Son exemple a contribué à ouvrir la voie à de nombreuses autres femmes qui ont suivi ses traces.

Résistante française, Adjointe au Maire fontenaysienne, créatrice d’un dispensaire municipal

Née en 1910, Micheline CHARLE est une résistante fontenaysienne, première femme adjointe au maire à Fontenay, à l’initiative dès 1946 de la création du dispensaire municipal du boulevard de Verdun, ancêtre direct du centre municipal de santé.

Née Pérelstein, elle épouse le militant communiste Gaston Charle en 1937.  Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils s’engagent activement dans la Résistance française. Elle a joué un rôle important dans leur réseau de résistance, faisant les liaisons et assurant la comptabilité des salaires des permanents combattants.

Menacé d’arrestation, le couple quitte Paris pour Fontenay-sous-Bois en 1942, où ils s’installent avec la mère de Micheline, au 7 rue Vinciguerra (qui deviendra rue Gaston Charle à la Libération).

Gaston Charle est fusillé au Mont Valérien en 1944.

Micheline Charle reste une militant active à la Libération. Militante de l’Union des Femmes Françaises, association née des Comités Féminins de la Résistance, et ancêtre de Femmes Solidaires, elle siégea au Comité de libération de Fontenay-sous-Bois.

Elle est l’une des six premières femmes élues au Conseil Municipal de 1945, où elle est la première femme à être élue adjointe au maire. Elle exerce les fonctions de présidente de la commission hygiène et œuvres sociales.  Élue jusqu’en 1947, elle faisait déjà partie du conseil municipal provisoire en 1944.

Elle travaille comme secrétaire de direction dans divers syndicats métallurgie, mines, cuirs et peaux.

Micheline Charle quitte le Parti communiste en 1950.

Elle reste à Fontenay jusqu’à sa mort en 1987.

Enseignante et infirmière suisse

Née en 1913, Élisabeth Eidenbenz était une enseignante et infirmière suisse qui est devenue célèbre pour son travail humanitaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est principalement connue pour avoir fondé et dirigé la maternité d'Elne, un refuge pour les femmes enceintes et les enfants réfugiés dans le sud de la France.

Après avoir obtenu son diplôme d'enseignante, elle travaille dans différentes écoles en Suisse et au Danemark.

Pendant la guerre civile espagnole, elle se rend en Espagne pour apporter son soutien aux réfugié.es, en particulier aux femmes enceintes et aux enfants. En 1939, après la défaite des républicains espagnols, elle déménage à Elne, une petite ville dans le sud de la France, et y a établi la maternité d'Elne.

La maternité d'Elne était un lieu de refuge pour les femmes enceintes, souvent des réfugiées espagnoles, qui étaient rejetées et marginalisées par la société. Élisabeth Eidenbenz a créé un environnement sûr et chaleureux où ces femmes pouvaient donner naissance à leurs enfants dans des conditions dignes. Elle s'est également assurée que les enfants étaient pris en charge et protégés.

Pendant l'Occupation, elle a refusé de livrer les mères et les enfants aux nazis, malgré les pressions des autorités. Entre 1939 et 1944, près de six cents bébés sont ainsi nés dans cette maternité, leurs mères étaient principalement des réfugiées espagnoles fuyant le franquisme, ou des Juives ou des Tziganes fuyant l'avancée nazie.

Après la guerre, Élisabeth Eidenbenz a poursuivi son engagement en faveur des droits humains et du bien-être des enfants et est restée active dans des organisations humanitaires. Elle s’est installée en Autriche, où elle venait en aide aux victimes de viol de guerre. Elle a été honorée à plusieurs reprises pour son travail, notamment par le gouvernement espagnol, qui lui a décerné la Croix du Mérite civil. Elle est décédée en 2011, à Zurich.

Première psychiatre française

Née en 1874, Madeleine Pelletier était la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France en 1906. Elle est également connue pour ses multiples engagements politiques et philosophiques et fait partie des féministes les plus engagées et radicales du XXème siècle.

Madeleine Pelletier étudie à la faculté de médecine de Paris. En 1899, elle est la première femme à passer le concours de l’assistance médicale à Paris.

Parallèlement, elle s’implique activement dans la politique et le mouvement féministe. Elle adhère aux idéaux socialistes et anarchistes, plaidant pour l'égalité des droits, l'amélioration des conditions de travail et la justice sociale. Elle est également une ardente défenseuse du contrôle des naissances et de l'avortement.

Elle sera candidate illégalement aux législatives à Paris en 1910, en soutien au combat pour le droit de votes des femmes. Pendant la Première Guerre mondiale, elle s’implique dans des actions humanitaires en aidant les blessé.es et les réfugié.es, et soutient les mouvements pacifistes.

Anarchiste, franc-maçonne, médecin des pauvres, antimilitariste, écrivaine et essayiste, on lui doit des essais, des articles, des romans, des pièces de théâtre engagées et de nombreux ouvrages comme La Femme en lutte pour ses droits (1908), L'Éducation féministe des filles (1914) ou Mon voyage aventureux en Russie communiste, où elle raconte son voyage clandestin en Russie soviétique en 1921.

Le combat de Madeleine Pelletier pour les droits des femmes et ses idées radicales ont été souvent mal accueillis par la société conservatrice de l'époque. Marginalisée et critiquée, elle est inculpée pour avoir pratiqué des avortements, puis déclarée irresponsable et placée en asile psychiatrique, où sa santé physique et mentale se détériore.

Madeleine Pelletier continue à militer jusqu'à sa mort en 1939, laissant derrière elle un héritage de lutte pour la justice sociale et les droits des femmes.