Aux origines
HISTORIQUE
Aux Origines
Le premier témoignage écrit sur cette propriété date de 1810. Alexis Houzeau relate dans son livre Les heures sauvées, ou remarques chronologiques que : "Le 7 mars 1700, qui était le deuxième dimanche de carême, on fit une procession solennelle dans le jardin de M. brousquet". Cette maison a sa principale entrée dans le carrefour de la Planche. La rue de la Planche avait au XVIIIème siècle pour nom le ruelle des Passants. En 1949, elle va former une partie de la rue du Révérend-Père-Lucien-Aubry. La propriété de l’époque apparaît sur les cartes comme d’une superficie équivalente à celle du séminaire des franciscains, dans les années 1930, avec des bâtiments importants et des jardins bien dessinés.
Une propriété pillée
Joseph Wuy, Propriétaire de la Maison depuis 1797, meurt en 1815, date de la défaite de l’empereur Napoléon à Waterloo. Les alliés - Anglais, Prussiens, Russe et Autrichiens - entrent dans Paris. L’occupation de Fontenay entraîne un pillage en règle de la propriété. Celle-ci sera vendue peu après, le 19 avril 1817, à Etienne-Clément Herbel. Ce dernier l’agrandit d’un petit jardin, le 17 février 1828. il meurt en 1855.
La construction du château
Louis Chanudet, entrepreneur de travaux publics, achète la propriété le 28 juillet 1855. Il étend le domaine aux champs limitrophes des paysans fontenaysiens. A sa mort, le domaine passe aux mains de sa fille mariée à François-Émile Cacheux, ingénieur civil. Alexandre Bessy, important fabricant d’Auteuil, s’en rend acquéreur le 22 juillet 1872. La propriété, entourée à droite par la rue Grand Bout (de Neuilly), et à gauche par la rue du Fort de Nogent, est alors d’une superficie de 27 258 mètres carrés. On peut encore remarquer les initiales d’Alexandre Bessy, AB, sur la façade du bâtiment, coté jardin.
L’Institution Belle-Vue
Le 5 septembre 1893 la Société Civile Immobilière Saint-Anne achète le domaine. L’institution Belle-Vue, dirigée par des religieuses s’y établit. Un certain nombre de jeunes Fontenaysiennes vont y suivre des cours. Une publicité de l’époque vante l’agrément de ce "Grand pensionnat pour jeunes filles" en soulignant qu’il offre un "parc de 30 000 m2" et n’est qu’à "15 Minutes de Paris" En 1900, le pensionnat compte 55 élèves. Elles sont encadrées par une institutrice et 5 adjointes. Il y a en outre 5 domestiques, un cocher et des jardiniers.
Une école pour les enfants pauvres.
Une école pour les enfants pauvres
En 1904, une école pour "enfants pauvres" est installée par les religieuses dans les dépendances de la propriété. Elle prend pour nom École des Saints-Anges. Le 8 avril 1911 Henri Etienne Ruel, ex-directeur du Bazar de l’Hôtel de Ville, achète cette partie du domaine soit 2 070 m2, et la transforme en école libre de la paroisse. Des problèmes financiers contraignent le Société Sainte-Anne à céder le propriété conjointement à Marcel Edouart Boutard et à Marie-Clémentine Méhgard. L’institution de jeunes filles poursuit néanmoins son existence. Lors de la Première Guerre Mondiale, en 1914, une partie du pensionnat est transformé en hôpital auxiliaire. Des infirmières bénévoles de la Croix Rouge de Fontenay y soignent des malades du 12ème Régiment d’Artillerie de Vincennes, et des blessés rapatriés du front.
Le séminaire des franciscains
Le 29 septembre 1923, l’évèque Victor Valentin Dreyer fait acquérir la propriété pour en faire un petit séminaire des missions franciscaines.Ce séminaire restera ouvert jusqu’en 1967. Plusieurs écoles catholiques de garçons semblent avoir été ouvertes à cette époque, parallèlement aux activités du séminaire dont l’existence va marquer la vie des Fontenaysiens. Durant l’Occupation, le séminaire est l’un des pôles de résistance de fontenay : aide aux aviateurs, faux papiers, carte d’alimentation...etc en 1942 le séminaire accueille clandestinement une assemblée des Scouts de France de la région parisienne, alors que ce mouvement est totalement interdit par les nazis et par le gouvernement de Vichy. Les franciscains vont cacher un prêtre anglais, un jeune d’origine juive, un jeune Alsacien, ancien élève de Fontenay, qui de retour dans sa province, est mobilisé de force dans l’armée allemande. Lors des combats de la libération de Fontenay, le 25 août 1944, une lutte sans merci se déroule autour de la Route 42. Les franciscains envoient le père Lucien Aubry et deux séminaristes, avec un brancard, pour les blessés. Un soldat allemand prendra Lucien Aubry pour cible qui meurt dans la soirée. Il avait 38 ans.
La Mission de France
Le séminaire des franciscains va continuer son existence bien après la Libération. La partie haute est rachetée par la Mission de France, qui est une organisation catholique créée dans les années 1950. Les nombreuses actions à caractère social qui sont entreprises sur la ville et au-delà, souvent en collaboration avec la Municipalité, emporte l’adhésion et le respect des Fontenaysiens, par delà les clivages religieux, politiques ou philosophiques.
L’accueil des Chiliens
Chili, septembre 1973, le gouvernement est renversé par une junte militaire dirigée par le général Pinochet. Devant ces événements tragiques, les prêtres de la Mission de France décident d’accueillir les réfugiés chiliens fuyant par milliers la sanglante répression dans leur pays. Cette activité n’est visiblement pas partagée par tout le monde. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1977, un attentat est perpétré par un groupe d’extrême-droite, le "Groupe Herman Goering", nom du bras droit de Hitler. Avec l’incendie partiel du rez-de-chaussée, les dégâts sont importants.
La Maison du Citoyen et de la Vie Associative
En janvier 1997, la Municipalité de Fontenay-sous-Bois décide de racheter la propriété de la rue du Révérend-Père-Aubry à la Mission de France. Véritable témoin-mémoire de l’histoire Fontenaysienne, l’ancien château est alors transformé en Maison du Citoyen et de la Vie Associative. Depuis le 13 juin 1998 des centaines de fontenaysiens viennent participer, créer des activités, prendre la parole ou organiser des débats et des concerts.