IL Y A URGENCE

Novembre 2025

Le 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Le nombre de féminicides recensés au 23 octobre, par l’association Nous Toutes pour 2025, est de 131. Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, chaque année 213000 femmes (chiffre moyen), âgées de 18 à 75 ans, se déclarent victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un conjoint ou ex-conjoint. Depuis 1999, sur proclamation de l’ONU, le 25 novembre (date anniversaire de la mort en 1960 des trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines dont l’assassinat fut commandité par le dictateur Rafael Trujillo) est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Une occasion, chaque année, de réfléchir ensemble aux causes des chiffres alarmants cités plus haut. « Cette date n’est pas juste symbolique, souligne Aude Leroy, présidente du comité local de l’association Femmes solidaires qui a, notamment, proposé trois ateliers ainsi qu’une exposition au club de loisirs Matterraz cet automne. C’est le moment de mettre en lumière le chemin parcouru et celui qu’il reste à faire. Regarder ce qu’il se passe directement autour de nous et ce qu’il se passe à échelle plus globale. Se rendre compte des situations personnelles et ce qui relève d’un système. Par exemple, les moyens encore très insuffisants alloués à la prise en charge, la mise en sécurité et à l’accompagnement des victimes de violence ».

INVISIBILISATION

C’est dans le cadre de cette journée que du 13 au 27 novembre sont proposées, à Fontenay, de nombreuses initiatives allant de la séance de cinéma à l’atelier chorale en passant par des stands de prévention. « L’objectif est de sensibiliser un maximum de personnes aussi bien au niveau du grand public que des professionnels et de proposer des ateliers pour les femmes,explique Cassandre Camus, chargée de mission Droits des femmes – Égalité. Cela permet d’inscrire ces problématiques dans l’espace public et de les rendre visibles.  » C’est dans cette optique que, le mercredi 26 novembre une journée sur le thème : Les femmes seniors victimes de violencesest organisée par la commune dans le cadre de son Observatoire municipal des violences faites aux femmes (OMVF) créé en 2020. « Elle est réservée aux professionnel et partenaires œuvrant auprès de ce public, poursuit Mme Camus. Elle a pour but à la fois de les former sur ces questions mais, également, de réfléchir ensemble de façon pluridisciplinaire pour lancer des pistes d’actions afin de repérer et accompagner ces femmes.  » Bien souvent, ces dernières sont les grandes oubliées des études et campagnes de prévention. C’est ce que déplore Lucie Richard, chargée de projet au Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) de Paris, qui a lancé une grande étude sur cette question et qui sera présent lors de cette journée : « Très peu de données existent au sujet des femmes de plus de 60 ans victimes de violence. Il y a pourtant un enjeu de taille: alors qu’elles représentent 33 % des féminicides recensés en 2024, elles ne représentent que 4 % des plaintes pour violences déposées. Précarité (les retraites des femmes étant en moyenne moins élevées que celles des hommes), isolement, maladie, dépendance, peur de la solitude, manque d’information entre autres: c’est un public qui cumule les vulnérabilités. Il y a donc urgence à créer des campagnes d’information d’envergure et à penser, pour elles, des dispositifs de repérage et d’aides spécifiques. »

[+] D’INFOS : découvrez le programme 
Numéro utiles : 3919 (ligne anonyme et gratuite d’écoute femmes victimes de violences et leur entourage), 3977 (signalement de maltraitance envers les personnes âgées), 17 (police).