Métro 15, Tramway, requalification de la gare du Val… D’importants chantiers, qui ont pour objectif d’améliorer le quotidien des habitants, démarrent en 2025. On fait le point !

27000 m². C’est la surface du chantier que nous avons visité le 2 décembre. Pour le moment, il ne s’agit que d’une vaste étendue de terre, parsemée de tractopelles, qui a remplacé les bâtiments bleus de ce qui fut la zone industrielle Péripole. Il faut un peu d’imagination pour se rendre compte que dans quelques années, là, au bout de l’avenue de Lattre-de-Tassigny se dressera la gare de la ligne 15 du métro. « Pour cela, il va falloir creuser jusqu’à près de 25 mètres de profondeur, nous apprend Charles Abou Jaoude, responsable travaux. Nous sommes en phase de préparation avec, notamment, l’installation de la base vie (c’est-à-dire les bâtiments temporaires dédiés au chantier et à ses ouvriers). Les travaux de génie civil, eux, débuteront au printemps. » Ces derniers consistent donc à creuser les fondations et à les sécuriser avec du béton : ce qu’on appelle les parois moulées. En ligne de mire : l’arrivée des fameux tunneliers. « Le premier, qui creusera en direction de Champigny, partira fin 2026. Le second, dont le départ est prévu début 2027, prendra la route vers Rosny », explique Vincent Gossard, directeur Relations territoriales Grand Paris Express. Objectif : inauguration de la gare, imaginée par le cabinet Wilmotte & Associés, en 2031.

UN MIEUX VIVRE

La Société des Grands Projets estime qu’à terme, ce sont 85000 voyageurs qui, chaque jour, emprunteront cette nouvelle gare. Parmi eux, il y aura sûrement Vincent, habitant de Fontenay travaillant à Vitry. « La ligne 15 va tout changer dans mon cas, nous dit-il d’emblée. Actuellement, je me déplace en voiture pour aller au travail car, si j’utilise les transports en commun, il faut que je fasse beaucoup de changements et c’est long. Je prends donc mon véhicule pour 20 km! Le matin, je mets entre 35 et 45 mn. Le soir entre 50 mn et 1 heure et, malheureusement, aux heures de pointe l’A86 est impraticable: je dois passer de ville en ville. On sous-estime le stress que cela représente: les bouchons, les klaxons, les pots d’échappement, la conduite dès le matin… Au-delà même du temps gagné, la ligne 15 représente un mieux vivre, plus reposant. » En outre, une étude de l’institut BVA réalisée en 2021 estime que 95 % des étudiants vivant aux abords de la ligne 15 considèrent que ce nouveau métro facilitera l’accès à leur lieu de formation (il desservira, notamment, l’université de Créteil). « C’est pour le bien des habitants, des usagers et de l’environnement que nous nous battons depuis près de 20 ans (avec, entre autre, la création de l’association Orbival) pour l’arrivée de cette ligne à Fontenay,revient Yoann Rispal, conseiller municipal dédié aux Transports collectifs et au pôle gare. C’est un projet extrêmement utile puisqu’il permettra, d’une part, de désengorger les RER A et E (la fréquentation de ce dernier ayant bondi depuis son prolongement jusqu’à Nanterre) ainsi que l’A86 en offrant, enfin, une alternative crédible à la voiture. » Pour cela, en plus de celui situé sur le site principal de l’avenue Tassigny, deux autres chantiers démarreront cette année : « Les normes de sécurité imposent un accès au sous-terrain tous les 800 m,expose M. Gossard. Nous allons donc devoir creuser deux puits: l’un dans la zone d’activité des Marais (Alouettes), l’autre sur l’avenue Faidherbe, non loin du concessionnaire Mercedes. »

LE TRAM ARRIVE !

C’est, aussi, sur l’avenue Faidherbe que dès février, débutera un autre projet d’ampleur attendu de longue date : le prolongement de la ligne du tramway T1 jusqu’à Val-de-Fontenay. « Pour permettre son passage, un pont va être créé au-dessus de l’autoroute, au niveau du carrefour reliant Faidherbe et Hugo, présente Nicolas Durand, directeur Espace public, mobilité et biodiversité. Cela débutera par l’édification de piliers sur lesquels le tablier (c’est-à-dire la route) sera glissé dès cet été. Avec les travaux d’extension de la régie chauffage urbain, ce sont donc trois projets d’utilité publique d’ampleur qui toucheront le secteur. » Yoann Rispal précise : « Une réunion d’information pour les habitants, particulièrement ceux des Alouettes et de Victor-Hugo, sera organisée le 20 mars (lieu et horaire à venir). Ce projet, remontant à plus de 20 ans, et dont la mise en service est prévue pour 2029, représente là aussi une chance pour améliorer les transports de banlieue à banlieue et décharger les lignes de bus comme le 301 et le 122. » De plus, en décembre dernier, dans le cadre du contrat de plan État-région (CPER), ce sont 8 millions d’euros qui ont été débloqués pour reprendre les études en vue du prolongement de la ligne 1 du métro jusqu’à notre ville. « Ces études ont pour objectif d’améliorer le dossier en prenant en compte les observations faites lors de la première enquête publique, qui a eu lieu en 2022,nous informe Sylvain Blanquet, président de l’association Métro Rigollots-Val de Fontenay. C’est une bonne nouvelle, cela montre que les pouvoirs publics croient en son utilité. Pour nous, c’est un moyen d’améliorer la vie des gens en offrant une alternative aux RER et en désengorgeant les bus (notamment les 124 et 118) qui arrivent à leurs limites de fréquence. »

Déjà première gare de l’Est Francilien, Val de Fontenay est donc vouée à prendre encore plus d’importance ces prochaines années. « Sa requalification, véritable reconstruction sur elle-même, a été inscrite au CPER pour un montant de 360 millions d’euros,indique M. Rispal. La première phase va démarrer dès cette année avec le début de la création d’une nouvelle entrée rue du Val-de-Fontenay puis, dans la foulée, d’un nouveau passage sous-terrain lorsque l’atelier caténaire aura déménagé(lire colonne p.31). »

DES PROJETS DE VILLE

Métro 15, tramway, requalification de la gare… Des travaux d’une telle ampleur vont, forcément, impacter le quotidien des habitants. Cependant : « Nous essayons de réduire les nuisances au maximum,indique M. Gossard. Nous mettons, notamment, en place des outils pour mesurer le bruit et les vibrations afin de nous adapter dès que les seuils sont atteints. De plus, des zones d’attente pour les camions ont été aménagées sur le site du chantier afin d’éviter qu’ils ne stationnent sur l’espace public. Enfin, nous mettons tout en œuvre pour informer les riverains lors d’opérations qui pourraient particulièrement les gêner. » Nicolas Durand renchérit : « De notre côté, nous restons vigilants en ce qui concerne la propreté urbaine aux abords des sites. Nous avons également demandé à ce que le chantier soit visible de l’extérieur pour que les gens puissent voir les avancées des travaux. » Pour Yoann Rispal, « ce sont des projets de transport mais, également, des projets de ville puisqu’ils permettent de repenser l’espace public. Par exemple, le tramway permettra une refonte totale de la sortie de l’A86: plus belle et plus sécurisée. » Et Nicolas Durand de conclure : « Certains axes, par exemple l’avenue de Tassigny qui a aujourd’hui une dimension pré-autoroutière, ne sont plus adaptés aux différents modes de déplacement. Ces travaux sont donc une opportunité totale de repenser l’espace public. Et de l’humaniser. »