LA REDOUTE, UN QUARTIER EN MUTATION

Septembre 2025

La Redoute, un quartier en mutation

La première phase des travaux de l’opération dite Rabelais est terminée. Les nouveaux habitants ont investi les immeubles depuis quelques mois. Le centre de santé a ouvert ses portes début juillet et le 11 octobre, ce sera au tour de la nouvelle médiathèque…

« J’ai l’impression d’avoir déménagé sans bouger de chez moi », nous confie une habitante, «  de longue date », précise-t-elle, de La Redoute. Depuis plusieurs mois, le quartier se transforme avec, notamment, la fin de la phase 1 de l’opération Rabelais. Au programme : l’ouverture, depuis début juillet, du centre municipal de santé (CMS) unique Madeleine-Brès qui sera, dès le 11 octobre, rejoint par sa voisine du dessus, la nouvelle médiathèque Elsa-Triolet et Louis-Aragon. Une nouvelle crèche dont l’aménagement intérieur commencera au 1er trimestre 2026 pour une durée d’environ 9 mois (avec une ouverture prévue en septembre de la même année). Mais, aussi, l’édification de cinq nouveaux bâtiments, rassemblés autour d’un square. « En tout, ce sont 248 nouveaux appartements qui ont été livrés », nous apprend Isabelle Rodrigues, responsable du service Logement. Parmi ces nouveaux arrivants, il y a le jeune Djebril qui découvre peu à peu son nouvel environnement : « Ça me change la vie! J’ai emménagé il n’y a que 6 mois, avant j’habitais à Saint-Denis, du coup j’espère que mon avis ne changera pas à l’avenir mais, pour l’instant je trouve les gens sympas, le quartier est accessible et propre. J’aime bien les espaces verts (même si je me demande s’ils ne favorisent pas l’apparition d’insectes dont les moustiques!). Je suis très content, je trouve simplement qu’on manque un peu de commerces, de restaurants. » Il y a également Casper, descendu pour promener Alma, son chien : « C’est agréable, les appartements sont chouettes et bien isolés. C’est la première fois de ma vie que j’ai un balcon! Et il est très pratique d’avoir un accès assez facile aux transports. Cependant, d’une part je trouve que nous manquons de poubelles ainsi que d’une formation sur comment les utiliser pour certains. De plus, c’est bien que des commerces soient prévus mais il faut qu’ils restent accessibles à tous, il faut faire attention à la gentrification du quartier. » Du studio au duplex avec toit-terrasse, l’objectif a été de favoriser une certaine mixité. « En plus de l’accession à la propriété, cette résidence compte 32 logements sociaux ainsi que 75 logements locatifs intermédiaires (LLI), c'est-à-dire avec des loyers un peu plus modérés que dans le privéGrâce à un partenariat avec des opérateurs, une vingtaine de logements avaient été réservés en priorité aux personnes déjà fontenaysiennes », souligne Mme Rodrigues. 

OUVRIR L’ESPACE

Au vu de l’envergure du projet, peut-on considérer Rabelais comme un nouveau quartier ? Selon Ghilava Feizyzadeh, responsable du service Habitat et développement local : « Non! Car il fait pleinement partie de La Redoute. En revanche, on peut parler de reconfiguration totale de ce quartier pour lui donner ce qui lui manquait pour exprimer tout "son potentiel". » L’idée n’était pas d'avoir un secteur neuf confortable d’un côté et un secteur ancien vétuste de l’autre. « Les deux projets, l’opération Rabelais et la requalification de La Redoute (comprenant la destruction d’une grande partie de la dalle permettant de retrouver, notamment, des espaces de pleine terre ainsi que la réhabilitation des 430 logements gérés par IDF Habitat), sont imbriqués », complète Juliette Guerin, directrice de l’Habitat durable et solidaire. Le projet répond aussi au besoin de donner à La Redoute une visibilité depuis et vers l’extérieur comme le souligne Naïma Béal-Rainaldy, responsable du service Mobilités, Gestion et aménagement de l’espace public : « Auparavant, La Redoute était comme clôturée, entre autres au niveau de Rabelais, par les deux bâtiments France Télécom. Il y avait donc un vrai enjeu à l’ouvrir, la désenclaver. L’opération Rabelais a permis de créer de nouveaux accès, notamment via des venelles publiques permettant de développer les circulations douces à l’intérieur du quartier. De plus, des connexions avec le reste de la ville ont été créées. C’est le cas, par exemple, avec la piétonisation de la rue Lesage qui offre aux habitants, dont les plus jeunes, un chemin sécurisé et apaisé vers Michelet et ses équipements comme les établissements scolaires, l’école d’Arts ou le SMJ.  » Nicolas Durand, directeur des Espaces publics, mobilité et biodiversité, renchérit : « Alors que sa tour est l’un des symboles de la ville, peu de Fontenaysiens connaissaient La Redoute. Sa requalification permet d’en faire un nouveau pôle. »

FAVORISER LA MIXITÉ DES USAGES

Auparavant le quartier était essentiellement résidentiel. Cependant, « avec l’arrivée d’équipements parmi les plus fréquentés comme le théâtre et le CMS, La Redoute devient un endroit où l’on vient », résume Mme Feizyzadeh. Dès cet automne, la deuxième phase de l’opération va débuter avec la destruction de l’ancienne médiathèque ainsi que de deux bâtiments situés au croisement du boulevard Gallieni et de l’avenue Rabelais. À la place, seront construits deux nouveaux immeubles (environ 50 nouveaux logements, en tout) ainsi qu’une nouvelle place d’ici fin 2027. « Nous souhaitons favoriser la mixité des usagesC’est pourquoi, en pied d’immeuble, les locaux seront réservés à des services comme des cabinets médicaux (en complément de l’offre du CMS) ou des commerces. » Yoann Ternois, manager Commerces et artisanat, complète : « Avec le bailleur(ndr: les coques n’appartiennent pas à la ville), nous sommes actuellement en phase d’études. C’est très important car il ne s’agit pas, seulement, de surfaces d’échanges. Cela participe pleinement à la création de vie sociale dans le quartier. » Pour Nicolas Durand : « Nous voulons apporter du vivre ensemble en prenant en compte tous les usages de l’espace public. Circuler mais aussi se rencontrer, flâner, prendre du temps. C’est pourquoi tout n’est pas encore arrêté. Est-ce qu’il faudra plus de bancs ou autre matériel urbain? Une station Vélib’? Ajuster les plans de circulations? Cela se fera en fonction des habitants, de leurs retours d’expérience et de leurs besoins. »

Nadia Tarhouni, coordinatrice de la Gestion urbaine et sociale de proximité à La Redouteabonde : « Que ce soit via des concertations organisées depuis 2012, les conseils de quartier ou, encore, notre service, les habitants sont au cœur du projetNous nous appuyons également sur le tissu associatif comme par exemple Voix Machine qui a conduit un projet sur la mémoire du quartier ou, encore, Les Êtres Humains Professionnels qui organise chaque année leFestival des Cabanes. Nous allons continuer sur cette lancée en proposant, notamment, différents temps conviviaux informels. L’objectif étant que tous, anciens comme nouveaux habitants, s’approprient leur quartier. »