DU THON AU MERCURE

Janvier 2025

Une alerte a été lancée sur la contamination au mercure du thon en boiteUne action mondiale s’impose contre les émissions industrielles grandement responsables de ce polluant invisible, dangereux pour la santé humaine et l’environnement.

Près de 5 kg de thon sont consommés par personne et par an en France. Rouge, albacore ou germon, ce poisson océanique qui est le plus vendu en Europe, est au centre d’un rapport préoccupant de l’ONG Bloom. L’intégralité des 148 boîtes testées par ses soins sont contaminées au mercure, avec des taux souvent au-dessus des limites réglementaires. Plus de la moitié des conserves dépassent la teneur maximale autorisée de 0,3 mg/kg, et une sur dix excède les normes s’agissant du thon frais. La teneur en mercure est tolérée jusqu’ à 1 mg/kg pour ce produit de la mer, mais sa concentration en conserves mesurée peut atteindre 2,7 mg/kg précise l’ONG Bloom.

Il faut savoir que le mercure, issu d’éruptions volcaniques naturelles mais aussi de combustions industrielles, se transforme en un puissant neurotoxique dans l’eau. Il s’accumule alors dans les tissus des grands poissons prédateurs comme le thon qui consomment de plus petits contaminés eux aussi. Cette contamination peut provoquer de graves troubles du développement chez les enfants et affecter le cerveau des adultes.

L’ONG Foodwatch critique cette norme créée selon elle pour protéger le commerce au détriment de la santé des consommateurs. Les deux associations dénoncent un scandale de santé publique. Elles appellent les autorités à réduire la limite de mercure strictement à 0,3 mg/kg. Ces ONG réclament également des contrôles renforcés pour protéger les populations vulnérables, de bannir le thon des crèches, hôpitaux, maternités, maisons de retraite et cantines scolaires. Elles attendent également de la grande distribution des contrôles plus stricts, et une information des consommateurs sur les risques sanitaires. Diversifier sa consommation, privilégier les petits poissons et les pêcheries éco-responsables sont des pistes pour réduire l’exposition au mercure. Au-delà des solutions immédiates, une action mondiale contre les émissions industrielles de mercure reste indispensable pour limiter cette pollution commune à tous les océans. Mais la route semble encore bien longue malgré l’urgence sanitaire et environnementale.