PRÉSERVER LA QUALITÉ DE L'AIR

Novembre 2025

En hiver, la pollution est due davantage au chauffage au bois (qui génère une pollution par l’émission de particules fines) qu’au trafic routier.

Le feu de cheminée est symboliquement chargé. Les bûches enflammées, la chaleur des braises rougeoyantes, le « coin du feu » selon l’expression consacrée, tout cela renvoie à un imaginaire chaleureux et rassurant. En France, 7,5 millions de foyers se chauffent au bois, d’après l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME). Considéré comme un levier de décarbonation, la combustion au bois émet pourtant des polluants atmosphériques. Comme l’observait en 2020 le Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA), le premier émetteur de particules fines en France est le secteur résidentiel, la quasi-totalité de ces particules fines provenant de la combustion des appareils de chauffage. La problématique de la qualité de l’air est toutefois différente en zone rurale, du fait de la moindre densité de population.

Le 15 juillet 2025, Airparif[1], observatoire de la qualité de l’air en Île-de-France, a organisé une rencontre sur le chauffage au bois, « Science et société », dans le cadre de laquelle était présenté un document « 5 minutes pour comprendre le chauffage au bois », en ligne sur le site. Le document souligne que les ménages franciliens utilisent le bois notamment « en complément d’un autre mode de chauffage, ou à des fins récréatives » (chauffage d’appoint ou secondaire : 46 % en Île-de-France et 47 % à Paris ; chauffage d’agrément ou récréatif : 42 % en Île-de-France et 52 % à Paris). D’autre part, les représentants de l’association ont annoncé un inventaire sur la qualité de l’air en 2025.

ET LE TRAFIC ROUTIER ?

Une grande partie des particules fines émises par le trafic routier est due au freinage et aux pneus. Sont donc concernés tous types de véhicules : thermiques et électriques. Comme l’a mis au jour une étude de l’ADEME, relayée par un article du média Reporterre[2]« les voitures électriques n’émettent ni oxydes d’azote, ni dioxyde de carbone, ni composés organiques volatiles lorsqu’elles roulent » ; pour autant, elles émettent « une quantité importante de particules fines ». La cause de ce phénomène est le poids de leurs batteries nécessitant des pneus plus larges. En effet, l’ADEME indique que « si les véhicules électriques, grâce au freinage régénératif, émettent moins de particules de frein que les véhicules thermiques, elles émettent plus de particules provenant du contact pneu-chaussée et de la remise en suspension, du fait de la plus grande taille de leur pneumatique due à leur masse plus importante »[3].

On le voit, la problématique de la qualité de l’air est complexe et nécessite des données objectives. Le Collectif fontenaysien pour la qualité de l’air, fondé il y a quelques années, souhaite ainsi que l’on objective les données sur le territoire de la commune. Cela serait possible avec une spéciation des particules, laquelle pourrait être effectuée par Airparif. La ville de Fontenay a demandé au Territoire de prendre en charge l’analyse locale de la qualité de l’air qu’Airparif réaliserait.

CHAUFFAGE AU BOIS, QUELQUES RÈGLES

Pour rappel, le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) impose de ramoner sa cheminée deux fois par an : « les conduits de fumée habituellement en fonctionnement et desservant des locaux d’habitation et des locaux professions annexes doivent être ramonés deux fois par an, dont une fois pendant la période d’utilisation ». En outre, il ne faut surtout pas brûler de bois traité. Comme l’explique l’ADEME, « les vieux meubles, les agglomérés, les bois récupérés sur des chantiers dégagent des polluants très nocifs lorsqu’ils sont brûlés ».

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[1] Airparif est une association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

[2] Hortense Chauvin, « Pollution de l’air: les voitures électriques émettent beaucoup de particules fines », Reporterre, 4 mai 2022.

[3] « Plus de la moitié des particules fines émises par les véhicules routiers récents ne proviennent plus de l’échappement », Agence de la transition écologique, 20 avril 2022.

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