TOUJOURS PLUS CHAUD !

Avril 2025

Si le mois de janvier 2025 a été froid et humide à Fontenay, il a été le plus chaud jamais mesuré sur la terre. Le seuil de +1,5 °C de la température moyenne se profile, mais les autorités continuent de regarder ailleurs.

Souvenez-vous du mois de janvier 2025 dans les rues de Fontenay : une vraie météo d’hiver, avec épisode neigeux et gel compris, plus de 20 jours de pluie et 60 % de couverture nuageuse. Même régime ailleurs en Île-de-France, et un mois globalement froid et humide sur l’ensemble du pays et une partie de l’Europe. Cette impression est pourtant trompeuse, car, à l’échelle de la planète, janvier 2025 a été le plus chaud jamais enregistré. La température moyenne mesurée fut de 13,23 °C, soit 0,79 °C de plus que la moyenne observée entre 1991 et 2020. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’institut européen Copernicus. Dans le détail, janvier 2025 a dépassé de 1,75 °C le niveau préindustriel. Actuellement, le réchauffement climatique est estimé à environ 1,3 °C.

RÉCHAUFFEMENT DES OCÉANS

La tendance aux températures extrêmes se poursuit en raison du changement climatique. Les scientifiques attribuent ces élévations de température de plus en plus marquées et rapprochées notamment au réchauffement des océans, qui battent des records. Cette hausse est due aux activités humaines, grandes consommatrices d'énergies fossiles, ainsi qu'à l’extractivisme forcené du système économique dominant.

Alors que, pour le 18e des 19 derniers mois, la température mondiale a franchi le seuil de +1,5 °C fixé par l’Accord de Paris sur le climat, un rapport de Météo-France brosse un portrait alarmant d’une France à +4 °C en 2100 : canicules en série, sécheresses extrêmes au Nord comme au Sud, disparition des glaciers, pénuries d’eau, incendies, inondations à répétition. Des températures de 50 °C pourraient être atteintes localement dès 2050.

L’ARTIFICIALISATION DES SOLS

L’Île-de-France, jusqu’alors plutôt épargnée par les sécheresses, deviendra de plus en plus vulnérable au manque d’eau. Selon un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Fontenay et la région ont déjà connu une hausse de 2 °C depuis 1990 et devraient subir une baisse des précipitations estivales ainsi qu’une augmentation de l’évapotranspiration. Parmi les causes, l’artificialisation des sols, qui limite la recharge des nappes souterraines, dans un contexte où la population francilienne devrait croître de 5 % d’ici à 2050. La demande en eau agricole pourrait augmenter de 45 %. Le coût des sécheresses pourrait ainsi atteindre 2,5 milliards d’euros en 2100.

Confrontés au double fléau de la hausse des températures et de la sécheresse, tous les secteurs — santé, économie, agriculture, culture — seraient lourdement impactés. Avec de tels extrêmes, il ne s’agira plus de vivre, mais de survivre à ces bouleversements.

Face à cette menace, le gouvernement a dévoilé un plan d’adaptation au changement climatique. Les ONG pointent son manque d’ambition et de financements cohérents, pour des mesures davantage axées sur l’adaptation de la société que sur la lutte contre le réchauffement climatique lui-même. C’est-à-dire la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, les énergies renouvelables, la sobriété énergétique, la limitation des prélèvements d’eau de pluie et aussi la diminution de la consommation de viande.