UN VASTE ESPACE DE BIODIVERSITÉ

Juin 2025

L’écoparc des Carrières René-Dumont va connaître une extension conséquente grâce à l’acquisition d’un hectare de terrain sanctuarisé. Un projet ambitieux porté par la Société Publique Locale Marne-au-Bois (MAB SPL).

Le Parc des Carrières, écrin végétal situé en cœur de ville, haut lieu de la biodiversité et refuge LPO*, s’étend. Aux 22700 m2 existants s’ajoute un hectare. Le but de la sanctuarisation de ce terrain nouvellement acquis est de permettre aux animaux d’avoir des zones de repli. Aussi les clôtures seront-elles dotées d’ouvertures pour la petite et moyenne faune. Les passages aménagés auront une découpe de 20 X 20 cm (laissant un accès aux hérissons, par exemple) et de 25 X 25 cm (pour les renards).

« Nous bénéficions de subventions de la Métropole du Grand Paris dans le cadre du fonds biodiversité, explique Clara Martin, chargée d’opération Développement à la SPL Marne-au-Bois. Quatre interventions seront nécessaires pour prendre soin de la biodiversité: l’évacuation de tous les déchets du site; la gestion raisonnée des espèces envahissantes; la diversification des espèces existantes; la mise en clôture de l’ensemble du site pour, d’une part, protéger les promeneurs (car il y a des risques d’effondrement important, appelé fontis**), et d’autre part, éviter que ce lieu ne soit une décharge sauvage. » Érigée dès ce mois-ci, la clôture courra sur l’ensemble du linéaire. Elle sera discrète et agrémentée de panneaux de communication d’1,5 X 1,5 m.

APPLIQUER UNE GESTION DIFFÉRENCIÉE

La SPL assurera le portage du projet à compter de l’acquisition, cette année, et ce pour une durée de quatre ans, incluant la mise en œuvre de la gestion différenciée, avec l’accompagnement des services de la ville. Durant les quatre années de subvention, le site bénéficiera d’un suivi écologique effectué par un écologue, spécialiste de l’écologie qui étudie et analyse les écosystèmes en vue de préserver la biodiversité.

« Il y aurait des espèces de prairie, précise Ludovic Goubier, responsable adjoint du service Jardins et Biodiversité. Cela est contre-intuitif, mais plus l’herbe est rase, plus le terrain s’enrichit en biodiversité. Toutefois, il est nécessaire de laisser une année ou six mois sans fauche pour recréer la banque de graines. »

Le talus sera ouvert pour dégager la vue sur Paris ; les usagers du parc profiteront alors d’un exceptionnel panorama. Certains robiniers (espèce classée potentiellement invasive) seront donc supprimés de façon progressive, impliquant de recéper*** pour tenir le talus. D’autres espèces le maintiendront également. « La mise en lumière du talus permettra d’y planter des essences halophytes et héliophiles », ajoute M. Goubier. La végétation apportée proviendra d’Île-de-France. De même, dans une logique d’économie circulaire, le bois mort coupé restera sur place et sera réutilisé pour façonner des haies sèches et des micro-habitats (pierreries, tas de bois, gabions), favorables à la faune variée présente au sein de l’éco-parc : hérisson d’Europe, renard, pic épeiche, plusieurs espèces de reptile… Plus spécifiquement, le talus accueille des merles noirs, des rouges-gorges, des pies bavardes, des mésanges charbonnières, des pigeons ramiers, des pouillots véloces, des perruches à collier, ou encore, des lézards des murailles…

*Ligue de Protection des Oiseaux

**Fontis : affaissement du sol provoqué par un éboulement souterrain (cf. Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales)

***La technique du recépage consiste à couper un arbre ou un arbuste à proximité du collet, « afin de stimuler le développement du système racine de l’arbre ainsi que l’apparition de drageons pour maintenir un sol » (cf. Jardins de France)