
CULTIVER L’ÉMERVEILLEMENT
Les éco-délégués de l’école maternelle Pasteur se sont vu décerner un prix récompensant la qualité de leur projet écologique.
C’est un projet d’écologie au sens large. La maternelle de Pasteur s’est équipée d’un jardin, de composteurs, de bacs de plantations et même d’un récupérateur de pluie. Les élèves rapportent de chez eux des bouchons de liège, des bouchons plastiques, des brosses à dents usagées, des rouleaux de papier toilette… L’école travaille avec une association qui les revalorise. Et chaque semaine, dès le retour des beaux jours, certaines classes partent au bois de Vincennes pour observer la faune et la flore.
« Nous avons perdu notre capacité de nous émouvoir de la nature, estime Camille Freysz, enseignante en petite section à Pasteur. On finit par consommer la nature. Au contraire, les très jeunes enfants ont encore cette capacité. Ils peuvent s’émerveiller devant de petits animaux. Et l’on peut mettre en place des habitudes, comme le recyclage des objets usagés, dès le plus jeune âge. »
Les onze éco-délégués sont assurément très jeunes : entre 4 ans et demi et 6 ans. Attentifs et patients, les enfants prennent la parole à tour de rôle pour raconter leur engagement dans ce projet d’école. Certains sont loquaces, d’autres lapidaires, mais tous expriment par les mots ou par les yeux la fierté d’avoir reçu le Prix de l’action éco-déléguée École, le 6 juin dernier au rectorat. Ce prix étant le fruit d’une réalisation collective, citons-les toutes et tous : Maryam, Mathilde, Éva, Alice, Lena, Ana, Zephyr, Alexis, Gabrielle, Silas et Foulematou.
« Je suis éco-délégué depuis cette année, indique Alexis. On fait des réunions, on regarde les petits animaux dans le jardin… » Gabrielle, depuis déjà deux ans éco-déléguée, ajoute : « On arrose les plantes dans le hall de l’école. Pendant la récréation, on va au jardin et on vide les épluchures dans le composteur. » Lena poursuit : « Il faut faire attention à ne pas se tromper de bacs. » Maryam, quant à elle, explique que les rouleaux de papier toilette doivent être déchirés en petits morceaux, car « les petites bêtes ne peuvent pas manger de gros bouts de carton. » Autre action présentée par Silas, 4 ans et demi, sans nul doute le plus jeune éco-délégué : « On a installé des affiches pour dire aux passants de ne pas jeter de déchets dans la cour. » Les enfants observent ainsi la nature, pratiquent le recyclage et le tri des déchets, apprennent aussi ce qu’est l’entraide : « Les classes de Grande Section prennent les poubelles des petits pour les vider dans le grand container jaune », indique Gabrielle.
INFUSER, DE L’ÉCOLE AU QUARTIER
Sylvain Woiry, ancien enseignant à la maternelle Pasteur, en est maintenant Directeur. Sensible à l’écologie et à toutes les thématiques qui en découlent, il trouvait dommage de ne pas expliquer davantage le fait que « la sensibilisation et les cercles vertueux portés au sein de l’école le sont ensuite par les élèves au sein de leur famille ».
« Je souhaiterais que l’école soit un laboratoire d’idées pour le quartier et les familles, car cette cause dépasse le cadre scolaire, souligne M. Woiry. J’aimerais aussi faire venir des parents pour qu’ils interviennent sur des sujets en lien avec le développement durable. Les parents prennent d’ailleurs des initiatives. Il y a quelques années, ils ont installé une boîte à livres devant l’école. »
DES ACTIONS VALORISÉES
C’est en janvier que l’école maternelle Pasteur s’est inscrite au Prix de l’action éco-déléguée. Pour pouvoir y participer, il fallait présenter un petit film d’1 mn 30. « La vidéo a été réalisée par des parents d’élèves, réalisateurs et monteurs, souligne Nathalie Chaumien, enseignante en grande section. Les éco-délégués ont dû s’entraîner à dire le texte. » Lauréate du fameux prix en juin dernier, l’école Pasteur a ensuite déposé la vidéo pour concourir au prix de l’action éco-déléguée, cette fois à l’échelle nationale !
