LES L DU DÉSERT

Juin 2025

Thomas Masseran, Fontenaysien de 21 ans, élève ingénieur, a participé au 4L Trophy, rallye-raid 100% étudiant à dimension solidaire. Contact.

Ce n’est pas avec une 504 break chargée, mais avec une 4L jaune canari que Thomas Masseran a pris la route du Maroc au mois de février pour participer à la 29e édition du 4L Trophy. 6800 km plus tard, avec son acolyte Louis Mommejia, l’élève ingénieur en travaux publics rembobine le film de sa boîte noire : Biarritz, un millier d’antiques titines au départ, Algésiras, les colonnes d’Hercule de Gibraltar, la traversée du détroit, la Méditerranée, le port de Tanger, l’autoroute avec ses piétons jusqu’à Rabat, la verdure avant Boulajoul et sa rocaille, l’Atlas, la neige, la tente gelée au réveil, et puis le soleil du désert, sèche-cheveux géant, le sable, la munificence du Sahara à Merzouga, les dunes ondulantes sous le vent de l’erg Chebbi, les oueds asséchées qui enlisent, la Kasbah ocre de Ouarzazate, le minaret de Marrakech, phare des navigateurs du désert et de ses âmes errantes… Revoir Tanger et repartir ! L’Espagne en une journée, Saint-Jean-de-Luz, Paris, jusqu’à Fontenay, home sweet home, tranquille sous son Bois... « Mon plus beau souvenir, c’est la journée passée à jouer au foot avec les enfants à Merzougat… Bien sûr, on a vécu un road trip incroyable, mais le 4L Trophy est un événement solidaire. Cette journée, c’était un aboutissement. Nous avions des sacs de fournitures scolaires, des ballons, des affaires de sport. On avait battu le rappel sur le groupe Facebook de Fontenay-sous-Bois. Évidemment, il y a plus écologique que participer à un rallye-raid en 4L et ça nous a posé quelques soucis pour boucler notre budget, 3600 euros en tout. » Coup de chaud sur le papier ! C’est l’instant pelle de désensablage, sans aller jusqu’à invoquer Nicolas Bouvier et son L’usage du monde : la 4L fuse à 110 km/h, consomme 6 litres aux 100, ne turbine pas au kérosène dans le réservoir, et est garantie sans terres rares… Monture low tech, passe partout, elle se bricole d’ailleurs toute seule. Enfin presque…

SUR LA ROUTE AGAIN

« Il y a tout un tas de pièces qu’on peut casser sur une 4L… Je ne connaissais absolument rien à la mécanique. Avant de partir, j’ai regardé des tutoriels, écumé les forums en ligne... La Renault 4 est une voiture simple d’accès, même si la première fois que nous l’avons testée, entre le levier de vitesse au tableau de bord et le bruit d’enfer, ça avait été un peu la panique. La voiture, achetée 6000 euros en ligne, était en parfait état et on était paré pour la mécanique d’urgence. En cas de sérieux coup de la panne, il y avait de toute façon des mécaniciens dans la caravane. » Le 4L Trophy tient par ailleurs plus de la tortue que du lièvre. C’est une épreuve de distance, pas de vitesse. Ainsi, moins on compte de km au compteur, plus on est haut au classement. « C’est la capacité à bien s’orienter avec le roadbook et la boussole qui prime. On a parfois pris des caps audacieux... » Qui ont fait mouche : Thomas le Fontenaysien et son équipier ont terminé 46e au classement sur 988 équipages finishers. Post scriptum : « Merci à la Forge, fablab municipal, que je fréquente depuis son ouverture. J’y ai imprimé toutes les étiquettes de nos sponsors. » Les voyages forgent la jeunesse…