MARATHON WOMAN

Juin 2024

Fontenaysienne depuis 22 ans, Stéphanie Huemer Rétif se lance, ou plutôt s’élance, dans les Jeux Olympiques 2024 puisqu’elle participera au marathon des JO dans la nuit du 10 au 11 août prochain. 

Elle a la course chevillée au corps. Pourtant, selon ses dires, elle a toujours détesté ça. Du judo jusqu’à ses 20 ans, du vélo, du roller… Stéphanie en a pratiqué des sports. Mais le Covid lui a fait privilégier la discipline qu’elle aimait le moins. Avant 2020, elle avait quand même effectué trois-quatre Odysséa, course de 10 km au bois de Vincennes dans le cadre d’Octobre Rose. Puis, en mars 2022, Stéphanie s’aventure avec succès dans le semi-marathon de Paris (21,0975 km). « Début octobre, j’ai fait le Sedan-Charleville (24,3km),explique Stéphanie. Je me souviens des trombes d’eau. Plus on approchait de l’arrivée, plus il pleuvait. » L’envie lui prend alors de courir le marathon pour ses 45 ans. « Je voulais d’abord faire un marathon “roulant”, c’est-à-dire pas trop difficile, avec un dénivelé faible, souligne-t-elle. Celui d’Amsterdam était donc tout désigné. En plus on aime beaucoup cette ville, Stéphane(ndr: son époux) et moi. » Elle s’était bien préparée, mais reconnaît que le 24 km quinze jours avant, « c’était un peu trop ». Amsterdam, le 16 octobre 2022. Une belle journée. Départ au stade olympique, parcours dans la ville et autour du lac, puis retour au stade. « Je l’ai fait en 4 heures 15, précise-t-elle. Les 30 premiers sont passés assez facilement. Arrivée au 38e, j’ai eu des crampes et le mental en berne. Le 40e, ça a été le coup de massue. Je me souviens d’une spectatrice qui m’a crié ses encouragements: “Allez Stéphanie! Go!”. Elle m’a vraiment aidé à tenir jusqu’au bout. C’est d’ailleurs le seul sport où il y a une entraide entre les participants et avec le public. » En mars dernier, elle a participé au semi de Paris. « J’ai fait un temps honorable, étant donné mes problèmes musculaires », estime la coureuse de fond. L’an prochain, c’est avec son fils — qui aura 18 ans — qu’elle courra le Marathon de Paris. Mais avant, un autre défi l’attend.

UNE FORME OLYMPIQUE

Avec l’application Marathon pour tous JO 2024, Stéphanie a relevé plusieurs défis pendant plusieurs mois, sa montre connectée lui ayant permis de synchroniser ses performances. « Début mars, j’ai été tirée au sort pour participer au marathon des JO, indique-t-elle. Le départ est à 21h le 10 août. » Les marathoniens vont partir de l’hôtel de ville de Paris, gagner le Château de Versailles et retraverser la capitale jusqu’aux Invalides. « On va passer par la côte de Meudon, réputée très dure, ajoute Stéphanie, pour autant sereine. Ce marathon est annoncé difficile, bien plus que celui de Paris. Je serai contente si je le fais en 4h30. » Son entraînement est progressif, mais soutenu. Programme du premier mois : trois sorties par semaine. Les trois autres mois, elle montera à quatre sorties hebdomadaires. « Je recommence aussi le fractionné, souligne la marathonienne. L’objectif est de faire minimum 50 km par semaine. En parallèle, je pratique le paddle-tennis trois-quatre fois dans la semaine. Ça m’aide beaucoup pour le cardio. Et je fais du renforcement musculaire. » Assurément, Stéphanie n’a pas la flemme olympique. Elle s’entraîne du feu de Zeus. « Ce que j’aime dans la course, c’est ce moment de satisfaction à l’instant où l’on s’arrête. C’est ce quart de seconde jouissif. » Il n’y a plus qu’à lui souhaiter bon courage et bon cardio.