LE DROIT AUX VACANCES !

Octobre 2024

LE DROIT AUX VACANCES !

Chaque année, la ville propose aux jeunes fontenaysiens de partir à la découverte de nouveaux horizons. Comment ces jolies colonies de vacances sont-elles organisées ?

« Il y avait du sable dans le lit, des couvertures de mamies mais c’était trop bien la colonie! » Nous sommes le jeudi 18 juillet. Ce soir-là, à l’école Romain-Rolland c’est l’ébullition ! Des dizaines de parents sont rassemblés en attendant deux autocars. Ces derniers leurs ramènent, après une quinzaine de jours, leurs enfants. Le premier a déposé ceux partis en Vendée, à Noirmoutier. Le deuxième ceux qui étaient en Bretagne, à Penmarch. « Pour mon fils, c’est la quatrième fois, nous dit Ibrahima en attendant le retour d’Ismaël. C’est une chance pour lui de pouvoir partir, partager des expériences avec d’autres enfants. C’est aussi un moyen d’apprendre la vie ailleurs qu’à Fontenay. Et moi, je peux me faire des soirées pizza et voir les copains », plaisante-t-il. « C’est la deuxième fois que mes filles participent, nous confie Dalla. À chaque fois, elles partent en trainant les pieds mais reviennent ravies! » Laëtitia renchérit : « C’est une belle expérience, ça leur apprend la vie en groupe, sans les parents. Je retrouve mon enfant hyper grandi! » Et, le moment tant attendu arriva : au bout de la rue, les cars se profilent. Les enfants descendent et, là, c’est l’effusion : les câlins, les retrouvailles avec les petits frères ou petites sœurs restés à la maison, les « ooooh tu as bronzé » et, bien sûr, quelques larmes de joie. « C’est la première fois que j’allais à Noirmoutier, c’était trop bien, debrief Ilinca, 9 ans et demi. On a eu beau temps donc on a pu aller à la plage, se baigner.  » Pour Daria, même âge : « Même s’il y avait des gens que je connaissais depuis longtemps, j’ai fait de nouvelles rencontres, de nouvelles copines. J’ai adoré faire de la voile. » Les parents discutent avec les animateurs et il est, déjà, temps de se dire « au revoir! »

PLUS DE 1000 DÉPARTS

Proposer des séjours de vacances est une tradition fontenaysienne qui perdure depuis le milieu des années 60. « Il y a une véritable culture de la colo à Fontenay,confirme Marguerite directrice, l’été dernier, du séjour breton. Même longtemps après, les enfants se recroisent ou croisent leurs animateurs et discutent ensemble. » Pour Gilles Martin, directeur des Actions éducatives et responsable des Vacances, « Il est important de maintenir cette tradition. Les séjours restent pour les enfants un temps de repos, de coupure avec le quotidien d’une année scolaire bien remplie. Si elles sont un moyen de se ressourcer elles constituent également de formidables aventures humaines qui se vivent en dehors de la cellule familiale. Elles regroupent tous les enfants de la ville, quels que soient leurs milieux sociaux.  » En 2024 ce sont, en tout, près de 1000 départs de jeunes de 6 à 15 ans qui ont été enregistrés que ce soit en hiver, au printemps ou en été. Un chiffre ne prenant pas en compte les mini-séjours proposés par les centres de loisirs ou, encore, les actions menées par le SMJ. Et, pour que tout se passe bien, un maître-mot : anticipation. « Avec nos partenaires, nous commençons la préparation des séjours hiver/printemps dès septembre et ceux de l’été dès janvier voire avant, explique Emmanuelle Pascale, responsable de la coordinatrice pédagogique des séjours. «Nous actons, notamment, les dates et les lieux. Nous reconduisons certains séjours qui ont bien fonctionné et nous proposons quelques nouveautés. Par exemple, Penmarch ou Meshers-sur-Gironde cette année. » Gilles Martin complète : « Pour les nouveautés, nous nous appuyons d’une part sur les retours des familles (il y a, par exemple, une forte demande en ce moment pour le littoral atlantique) et, d’autre part, sur un important travail de réseau pour trouver des lieux propices. » C’est, également, à ce moment que sont embauchés les directeurs qui auront à charge de construire les séjours et d’embaucher leurs équipes d’animation. « Malgré les contraintes budgétaires, nous maintenons un taux d’encadrement d’un animateur pour 8 enfants alors que la législation autorise un animateur pour 12,poursuit M. Martin. Cela permet, entre autres, d’offrir aux équipes ainsi qu’aux jeunes des conditions plus favorables de développement des projets et de garantir aux enfants des vacances réussies! »

Un engagement demandant un investissement financier important de la ville. « Le budget annuel de fonctionnement (c’est-à-dire ne prenant pas en compte les dépenses liées à l’entretien de nos centres, par exemple) est d’environ 900000€. Concernant les recettes, pour faire simple, elles sont réparties en trois tiers: les parents qui ne payent jamais plus de 50 % du prix réel du séjour (le tarif journalier d’été était, en 2024, compris entre 10,99€ et 64,89€ pour les Fontenaysiens en fonction de leur quotient familial); l’État, via le dispositif Colos apprenantes et la ville. » Emmanuelle Pascal souligne : « Organiser des séjours devient de plus en plus compliqué financièrement. L’inflation a provoqué une hausse des prix très forte. Les billets de train, par exemple, augmentent de 70 % d’une année sur l’autre. L’objectif étant de maintenir le nombre de départs, cela demande une vraie gymnastique pour faire des économies. C’est pourquoi, parfois, il y a des départs à minuit ou à 4h du matin: les billets sont moins chers. »

DES SÉJOURS FAITS MAISON

Une fois partis, encore faut-il occuper les jeunes pendant les 10 à 15 jours que durent les séjours. « Les animations proposées dépendent évidemment de la tranche d’âge mais, aussi, de l’endroit où l’on est: nous essayons de faire le plus local possible. De leur faire découvrir des choses qu’ils ne pourraient pas faire ailleurs », souligne Vincent, directeur de la colo espagnole en juillet dernier. Initiation à l’escalade au Grand-Bornand, spéléo à Pontcirq ou, encore, surf à Penmarch : la découverte de l’environnement et ses richesses sont à la base du choix. « C’est l’avantage des séjours de la ville, véritablement faits maison : ne pas proposer une suite d’activités toutes prêtes à consommer mais de construire de réels projets », selon Vincent. « Cela nous permet aussi de proposer de l’animation pure. Des grands jeux, des balades ou des choses plus insolites comme des pique-niques de nuit, renchérit Marguerite. Nous sommes également à l’écoute de ce que proposent les enfants tout en gardant un équilibre: ils ne sont souvent demandeurs que de ce qu’ils connaissent. Notre objectif est qu’ils expérimentent autre chose. Leur montrer, qu’en colo, le champ des possibles est bien plus grand! » 

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