AUPRÈS DE NOS ARBRES

Octobre 2024

Les équipes des Espaces verts sont attentives à la bonne santé des différentes essences présentes sur la commune. Il est parfois nécessaire de procéder à des abattages en cas de maladie, toujours en dernier recours et cela pour répondre à un enjeu de sécurité.

«  Auprès de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû le quitter des yeux » […] chantait Georges Brassens. Au service Espaces verts, on ne se contente pas de les contempler, on les inspecte. Le regard expert s’assure de la bonne santé des arbres, tant au ras du sol qu’au long du tronc et des branches. Ludovic Goubier, coordinateur technique des équipes du service, explique : « Quand un arbre est malade, ce peut être soit un champignon, soit un parasite. »

L’érable est majoritaire au sein du parc de l’Hôtel-de-Ville. Une essence spontanée, qu’on ne plante pas. Il se ressème grâce aux samares, ses fruits, dont la surface comporte comme des ailes ; et ses samares voyagent, emportés par le vent. Mais il peut être infecté par un champignon, appelé la suie noire de l’érable, du fait de la texture et de la couleur rappelant tout à fait cette matière épaisse et noirâtre que dépose la fumée dans les conduits. « C’est un champignon très volatile, précise Ludovic Goubier. Il se répand par le vent et profite de la fragilité de l’arbre pour bloquer son alimentation. Par conséquent, l’arbre sèche et peut se briser. C’est arrivé fin août dans le parc. Selon son état de santé et de stress, l’arbre est capable de lutter contre. » Cependant, il est parfois nécessaire de prendre les devants. Il y a trois ans, des arbres du parc de la mairie avaient dû être abattus à cause de la suie noire. La première des préoccupations étant d’éviter tout risque d’accident pour la population.

VIGILANCE ET PRÉVENTION

Un autre péril : la graphiose de l’orme. Ce champignon pénètre l’arbre par une plaie, puis bloque ses vaisseaux. Rue Louis-Auroux, un orme en est mort l’année dernière. « L’arbre en question avait subi un stress, dû à une irrégularité de l’alimentation en eau, indique M. Goubier. Et la maladie en a profité. L’orme y est sensible, il a séché d’un coup. Il a d’ailleurs quasiment disparu en raison de l’épidémie de graphiose installée en France depuis les années 30. En revanche, les ormes du parc des Épivans y résistent bien. » Et Ludovic de rappeler un principe en arboriculture : « Laisser les arbres lutter pour qu’ils acquièrent un patrimoine génétique plus robuste. L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est même parvenu à créer une variété résistante à la graphiose. Les champignons saprophytes, quoique bénéfiques à la biodiversité, se nourrissent de bois mort et s’incrustent dans une plaie. Quant à la chalarose du frêne, c’est une maladie particulièrement invasive. »

Il y a un an et demi, huit pruniers du parvis de l’école Ferry avaient été infectés par le phellin. « Des branches de gros calibre peuvent rompre, explique M. Goubier. Ce qui était arrivé devant l’école. C’est pourquoi il a fallu les abattre. De même, nous avions dû supprimer trois catalpas qui étaient creux en pied et risquaient de se rompre à cause du pourridié. »

Les jardiniers de la ville connaissent les arbres ayant des problèmes et demandent régulièrement des diagnostics à des spécialistes. « Nous avons réalisé deux campagnes de diagnostic dans les écoles de la ville, reprend M. Goubier. Cette année, nous avons analysé trois cents arbres, et tous les ans, plusieurs centaines sont inspectées. Les jardiniers et les élagueurs nous font remonter leurs observations. De même que les directeurs et directrices d’école, le voisinage, via notamment le Portail Citoyen (avec photo à l’appui). Une grande partie des arbres a été plantée il y a quarante-cinquante ans, ce qui est en moyenne la durée de vie d’un arbre en ville. Il nous faut maintenant prévoir le renouvellement des générations. »