
PHŒNIXEA PREND SON ENVOL
Association créée sous l’impulsion de Gwenaëlle Landrieu, kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation post-cancer du sein, Phœnixea finance la participation d’activités physiques ou sportives pour des femmes touchées par le cancer et en situation de précarité.
Dans une salle dédiée aux patientes, trois rameurs sont alignés. Gwenaëlle Landrieu, kinésithérapeute depuis trente-quatre ans et fontenaysienne depuis peu, est en pleine démonstration, poignées en main. Sans cesser les coups de rame, elle explique : « L’activité physique régulière pendant ou après un cancer est très bénéfique. Elle permet de diminuer les douleurs liées au traitement, diminue l’anxiété et la fatigue, améliore le sommeil et procure un renforcement positif aussi bien mental que physique. » Particulièrement efficace en matière de renforcement musculaire, le rameur est une bonne discipline pour lutter contre la sarcopénie, c’est-à-dire la perte de la masse, de la force et de la fonction musculaires. « L’activité physique, en libérant les endomorphines, permet de récupérer les derniers degrés de mobilité articulaire, souligne la kiné. De plus, le sport améliore l’estime de soi. D’une certaine façon, cela a une incidence sur la place des femmes dans la société. » Mais la pratique du sport a un coût. Les personnes en situation de précarité ne sont pas toujours en mesure de financer une activité sportive régulière. Fort de ce constat, Mme Landrieu, qui fait partie du réseau des kinés du sein (RKS), et plusieurs de ses patientes, ont eu l’idée de monter un collectif dans le but de financer des abonnements sportifs en club ou en association pour des femmes précaires atteintes d’un cancer (pas uniquement du sein) ou guéries. Créée le 2 juillet 2024, l’association Phœnixea s’adresse aussi bien aux habitantes de Fontenay, que de Vincennes et de Saint-Mandé. Le bureau est composé de sept personnes ; le collectif en compte une vingtaine, anciennes patientes ou actuelles. « La moitié de mes patientes n’ont jamais fait de sport, mais elles y parviennent grâce au concept de Jocelyne Rolland, Avirose. Une fois par an est organisé un challenge: les championnats de France d’aviron indoor, auxquels participent Avirose. Cette année, nous allons présenter douze équipes. » Les compétitions ont lieu sur l’île Fanac, à Joinville, où est situé un club d’aviron. Gwenaëlle et ses patientes s’y retrouvent tous les lundis soirs pour pratiquer l’Avirose en musique : « Mais c’est payant et nousnous sommes rendu compte que toutes ne pouvaient pas y participer en raison du coût financier ».
UN SOUTIEN NÉCESSAIRE
« Non seulement le cancer précarise les femmes, mais il touche des femmes déjà précaires, souligne Mme Landrieu. En tant que femmes, nous perdons 50% de nos revenus après l’annonce d’un cancer. C’est pourquoi nous proposons de financer le sport pour les femmes en situation de précarité, qu’elles aient un cancer ou qu’elles soient guéries. Mais pour cela, nous avons besoin de soutiens, de donations et d’adhésions. » Phœnixea participera à divers événements courant 2025, comme le challenge annuel d’Avirose le 1er février. L’association organisera également une initiative à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. De même, Phœnixea souhaiterait proposer un événement à Fontenay lors de la Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, le 6 avril, et le jour suivant, lors de la Journée mondiale de la santé. •
[+] D’INFOS : Retrouvez l’association sur Helloasso. Site : www.phœenixea.fr