
UN CROCHET PAR FONTENAY
Loïc Lapoussin a picoré ses premiers ballons avec l’ASVF au stade Pierre de Coubertin. Ailier vif à la trajectoire atypique, il jouera un 8e de finale de Ligue Europa au mois de mars.
Mercredi 4 janvier, Loïc Lapoussin est dans la lumière, salle Jacques-Brel. Il reçoit des mains du maire Jean-Philippe Gautrais, le trophée du sportif fontenaysien de l’année 2022. Mérité, alors que l’ailier de 27 ans le 27 mars aura débuté sa saison en août avec un tour préliminaire de Ligue des Champions. Frisson garanti sur la bande originale de Tony Britten, surtout qu’en face se dressaient les Rangers de Glasgow. « On gagne 2 à 0 à l’aller, on perd 3 à 0 dans la mythique enceinte d’Ibrox Park. Cette élimination a été un mal pour un bien... » Car derrière, Loïc et ses potes de la Royale Union Sainte-Gilloise ont braqué leur poule de Ligue Europa : 4V, 1N, et une seule défaite lors de la dernière journée…
LA BELLE HISTOIRE BELGE
« Notre force, c’est notre enthousiasme. On joue tous les uns pour les autres. Le collectif est largement au-dessus des individualités à l’Union. Venir jouer en Belgique a été la meilleure décision de ma carrière pro… » Pour l’attraper la lumière, Loïc aura pris le risque de l’exil en D2 belge, en terre inconnue, au Royal Excelsior Virton. « L’entraineur qui m’a coaché à Virton est aujourd’hui adjoint au Bayern de Munich... J’ai effectué une grosse saison là-bas. Mais après, il y a eu le Covid, le club a fait faillite et j’ai atterri à l’Union, toujours en D2 belge. » Au terme de la saison, l’Union est championne, le début de l’orbite de Loïc autour de la planète Jupiler Pro League… « Promus, on finit en tête à l’issue de la 1ère phase du championnat, mais nous perdons en play-off contre le FC Bruges. On termine 2e, ce qui signifiait une qualif’ européenne. En trois ans en Belgique, je n’ai quasiment connu que la victoire. » On est loin de la blague belge…
FONTENAY C’EST LA MAISON
« L’ambiance est très familiale à l’Union, avec un stade qui ressemble au stade Bauer (ndr : Loïc a évolué deux ans au Red Star en Ligue2) », dit-il, alors qu’il prend la pose pour la photo à Coubertin, l’antre de l’ASVF, le club de son enfance. « J’essaie de passer souvent pour voir les petits. C’est toujours un plaisir de revenir au city des Larris, on habitait juste à côté avec ma mère… » Brian Suedile, son ami d’enfance, qui fait les beaux jours de Neuilly-sur-Marne en R1, rigole encore des reins qu’il a cassés au city : « La grande force de Loïc, ce sont ses crochets. Ils sont dévastateurs… » Sa mère ajoute : « Il y a son mental aussi. Loïc a perdu son père à 4 ans. Je l’ai toujours encouragé pour qu’il réalise son rêve. On a connu des déceptions, mais nous n’avons jamais rien lâché. »
« J’aspire à jouer à un plus haut niveau encore, et à vivre de grandes compétitions internationales comme la CAN et pourquoi pas un jour la Coupe du monde… », déclare Loïc, dont le patronyme aurait parfaitement sis à l’équipe avec un coq sur le cœur, mais qui a déjà représenté onze fois Madagascar, l’île-continent d’où est originaire sa grand-mère maternelle. Si Loïc avait un conseil à donner ? « Parfois, il faut reculer de deux pas pour avancer de trois ! » Rendez-vous en 8e les 9 et 16 mars.