
LE JONGLE RÊVÉ
Il y a une relation particulière entre Antoine Jacot et la force gravitationnelle. Avec lui rien ne tombe, retombe… Si ce n’est l’âme des spectateurs en enfance ! Ce jour-là, il n’avait pas de mérite face aux enfants de la balle du cirque Medini. « C’est le public le plus exigeant: les enfants sont sans filtre. » Avec son acolyte de l’ombre, Nicolas Bastian, jongleur et ingénieur de la bricole, tireur de quelques ficelles alchimiques en coulisses, ils étaient en résidence artistique une semaine à Fontenay. « Cette école forme de grands jongleurs depuis toujours. Si je suis tombé dans le jonglage à huit ans, c’est ici que je suis devenu un vrai professionnel. Nous venons régulièrement répéter au chapiteau. À chaque fois, nous en profitons pour présenter aux enfants les dernières évolutions de notre spectacle... » C’est ici que le rêve commence, en plein centre d’un vortex. Évidemment qu’il est spatio-temporel ! À l’intérieur, tout est à l’apesanteur ! Un voile virevolte et se fait volutes entre deux ou trois trous d’air. Antoine jongle de concert avec le vent et même les photons des sunlights ! Il saisit des massues carrément volantes comme il attraperait des étoiles filantes : une, deux, trois, quatre, six ! Chaque seconde est de grâce, Antoine mêlant la danse à tout ça : « Dans ce spectacle, tout est jonglage. La danse est une manière de jongler avec son corps. Le corps est un objet supplémentaire qui déclenche les objets volants, à moins que ce ne soit eux qui enclenchent tout. Je travaille à partir des mouvements primaires, pour ensuite les agrandir, les enluminer, jouer avec. » Avec ce spectacle, Flight Club, Antoine Jacot et Nicolas Bastian ont remporté le prix du club du cirque au festival mondial du cirque de demain 2023, l’équivalent des championnats du monde circassiens. Cet été, sélectionnés, ils seront au European Juggling Convention à Ovar (Portugal), avant de peut-être bientôt, se produire dans un cirque sous le soleil exactement…