MICHELET POUR MÉMOIRE

Mai 2024

Béatrice Bidjeck aime explorer le passé, recueillir la mémoire et transmettre. Ces passions structurent le projet qu'elle mène, où des Fontenaysiens racontent leur expérience à l'école Michelet.

Béatrice Bidjeck n'avait aucune attache avec Fontenay avant d'emménager sur le Plateau. Cependant, il y a l'école Michelet où est scolarisée Éden, sa fille de 10 ans, et où son grand frère Clément était également élève. Ce bâtiment des années 1930, emblématique pour des générations de petits Fontenaysiens, a capturé son affection. Un sentiment amplifié par des rencontres de voisinage avec Cécile et Jean-Louis, âgés de 85 ans, membres de l'association du Plateau et anciens élèves à Michelet ; Nicole, qui y a étudié dans les années 50 ; Monique, qui y a accompli l'essentiel de sa carrière d'enseignante.

Lorsqu’on aime à la fois explorer le passé et dialoguer avec les témoins d’une époque, recueillir la mémoire devient naturel. Il ne faut pas beaucoup insister pour que Béatrice ouvre une fenêtre. Cette consultante en innovation digitale est l’âme pilote du projet « Michelet d'hier à aujourd'hui, les Fontenaysiens racontent leur école ». « Il s’agit d’un projet intergénérationnel, porté par l’association du Plateau, plébiscité par la FCPE et soutenu par la direction de Michelet, qui invite à découvrir l'école depuis sa création et dans son contexte local, à travers des rencontres entre anciens et actuels élèves, la rédaction d'un livre de témoignages, des contenus multimédias, ainsi qu’une exposition prévue en 2025 pour le 95eanniversaire de l’école », détaille-t-elle. Je suis touchée par ces histoires de vie que j’ai envie de mettre en valeur, motivée par le désir de transmettre la mémoire et de comprendre une époque et son environnement. »

« À LA CROISÉE DE TOUTES CES HISTOIRES »

Le projet résonne avec sa passion pour la généalogie et son désir de transmission. Personnellement, Béatrice a remonté la trace de ses ancêtres jusqu'au 17e siècle. « En tant que métisse, j'ai une lignée guadeloupéenne, descendante d'Africains esclavisés et de colons de Saint-Barthélemy ayant migré en Guadeloupe, et une lignée en France hexagonale venue de Lorraine et de la côte Atlantique. » Elle précise utiliser le terme « France hexagonale » plutôt que « métropolitaine » pour éviter les connotations coloniales qui peuvent créer des crispations chez les descendants des anciennes colonies. Elle note également que l'expression « Africains esclavisés » permet d'intégrer l'avant et le processus, plutôt que de réduire les individus à leur statut d'esclave. Cependant, Béatrice aborde ses origines avec sérénité. « Je suis à la croisée de toutes ces histoires qui me forgent et que j’aborde avec l’œil d'une historienne, attachée à comprendre sans juger et sans être dominée par des émotions. » Elle est l'autrice de deux fictions inspirées de ses trajectoires familiales.

SON ENRACINEMENT À FONTENAY

Le projet en cours contribue à son enracinement à Fontenay. Elle ne se lasse pas de saisir les opportunités qu’offre la ville, avec ses enfants et son compagnon. « Mon fils est un habitué du tiers-lieu La Forge, ma fille et moi de la médiathèque et de la piscine. Nous avons découvert le nouveau théâtre Jean-François Voguet, une belle réussite. » Elle apprécie cet équilibre entre les commodités urbaines et les espaces verts accessibles. La famille ne manquera pas le rendez-vous de Nature en ville, ni les Fêtes de la Madelon en juin. Tôt ou tard, elle ira s'attabler au Roda resto des Bains-douches.