VALIDÉ

Juin 2020

Siriné Doucouré a le déconfinement heureux. Lundi 8 juin, cet enfant des Larris et de l’ASVF a signé joueur de football professionnel avec le club de Châteauroux qui évolue en Ligue 2. 

Personne ne se rappellera 2020 comme Siriné Doucouré. Pour le jeune fontenaysien des Larris, c’est l’année de toutes les validations. Sa majorité ? Validée en plein confinement le 8 avril. Son bac ES ? Validé, certes à distance, en contrôle continu, mais Siriné est un bon élève qui comptait quelques dizaines de points d’avance. Quant à son rêve XXL de devenir footballeur professionnel, l’enfant du Val l’aura validé lundi 8 juin avec La Berrichonne de Châteauroux ! « Je suis très heureux parce que c’est un aboutissement, un rêve qui se concrétise. Mais ce n’est que le début. Nous reprenons le 29 juin avec le groupe professionnel. Je suis jeune, il y a des joueurs plus expérimentés, je me projette avec humilité. Je ne me mets pas de pression, comme j’ai toujours fait.Je suis très impatient de rejouer au foot après trois mois sans ballon… » 

L’outsider

La ville s’enorgueillit donc d’une nouvelle pointure à crampons et c’est un attaquant qui chausse du 45 ! A l’instar d’un Ryan Aït-Nouri (SCO d’Angers, Ligue 1), ou d’un Diaranké Fofana (Chambly, Ligue 2), Siriné est un enfant du club du Val. « J’ai commencé le foot à cinq ans et demi à l’ASVF avec Philippe Berthier et Pascal Guezou. C’est le club du quartier, celui de mon enfance. Le foot, c’est ça au début pour moi: jouer avec mes copains. En U13, j’étais le seul à être resté. J’ai ensuite été repéré par le Paris FC parce que je marquais beaucoup de buts... » Au PFC, le temps des copains est fini. Débute l’ère de la concurrence. Rude, avec une génération 2002 du domaine du millésime pour l’autre club parisien. « Tous ont signé pro. J’ai eu des difficultés à passer du petit au grand terrain, mais je n’ai jamais lâché. Je me suis accroché. J’ai persévéré. J’ai bossé pour combler mes lacunes et progresser. Détermination, patience, travail sont pour moi les clefs de la réussite.  » En U16, Siriné claque à tous les matchs. Déjà difficile à louper avec son mètre quatre-vingt-huit, il tape dans l’œil de la Berrichonne. A 20 km de Châteauroux, au centre de formation du club situé en pleine forêt, il grandit en accéléré au propre comme au figuré. «  J’ai prix cinq cm en deux ans et mon jeu est devenu mâture.  » Aux dernières nouvelles, tous deux continuent à grandir...

Collectif donc solidaire

Février 2020, devinez qui est élu joueur du mois par son centre de formation ? « Je réalisais une belle saison, cohérente avec mes objectifs.J’avais marqué six buts en championnat et trois en Coupe Gambardella dont celui de la qualification pour les quarts-de-finale. » Et puis le COVID avec le numéro 19 floqué dans le dos est venu siffler une mi-temps longue comme une fin de saison écourtée. « Je ne vais pas vous mentir, j’ai parfois été tenté de descendre jouer avec mes copains… » Mais Siriné à la taille cyclope n’aura pas cédé au chant des sirènes. Mûr, le jeune homme responsable est loin d’un archétype narcissique à bling-bling : « Je ne joue pas au football pour la gloire personnelle, ni même l’argent. Sur le terrain, j’aime participer au jeu, jouer vif et technique comme un petit, mais j’apprécie aussi évoluer en pivot et me sacrifier pour le collectif. Pour moi, ce qui compte dans la vie, c’est se montrer utile. J’aspire à aider ma famille, réaliser des projets solidaires dans mon pays d’origine au Mali ou dans mon quartier, ma ville. J’ai vécu une enfance épanouissante ici. J’espère pouvoir un jour rendre ce qu’on ma donné.  » Fontenay se rappellera 2020 comme l’année où Siriné Doucouré a validé.