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Avril 2025

La vaccination : une médecine de prévention

Le 12 février dernier la ville et ses partenaires signaient le nouveau Contrat local de santé qui les engage pour cinq ans afin de répondre au mieux aux besoins de santé de la population.

Sept. C’est le nombre de signatures qui, le 12 février 2025, ont été apposées sur le nouveau Contrat local de santé. Cela peut paraître anecdotique mais, en réalité, elles engagent la municipalité, la préfecture du Val-de-Marne, l’Agence régionale de santé, l’Assurance maladie, l’Éducation nationale, le Conseil départemental du 94 ainsi que l’association CPTS Autour du Bois à travailler ensemble durant les cinq prochaines années avec un même objectif : « améliorer la réponse apportée aux besoins de santé de la population », comme le précise le préambule du document. « C’est un outil important qui permet, d’une part, de mener une politique de santé publique cohérente et d’autre part, de créer des dynamiques collectives », présentait Nicolas Leblanc, conseiller municipal délégué au Projet de territoire de santé lors d’une assemblée à laquelle étaient invités tous les professionnels du secteur, le 28 janvier dernier, à la Maison du citoyen. « La santé n’est pas une compétence obligatoire des communes,complétait Nassim Lachelache, adjoint au maire délégué à la Santé et à l’accès aux soins. Il s’agit, donc, d’un engagement fort de la municipalité. » À l’image du nouveau centre municipal de santé qui ouvrira au second semestre.

CRÉER DES SYNERGIES

Cet engagement ne date pas d’hier puisqu’en fait, ce Contrat local de santé est le deuxième du nom : un premier avait été signé en 2015. « Son bilan est positif puisque ses objectifs ont été réalisés dans leur grande majorité et qu’il a permis, déjà, de créer des synergies entre les acteurs, explique Laetitia Suchecki-Gaitan, coordinatrice CLS et santé publique. Cependant, il était arrivé à expiration: il avait été reconduit tacitement pour cause de crise sanitaire (il a, d’ailleurs, été un outil facilitant durant cette crise). Et, plutôt que d’en produire une version mise à jour, nous avons décidé de le revoir entièrement pour mieux tenir compte des problématiques actuelles. » Pour cela, un diagnostic local a notamment été réalisé (comprenant, entre autre, un questionnaire à la population en 2023 ayant recueilli 135 réponses) et, en 2024, des groupes de travail ont été mis en place. « Ils ont réuni différents acteurs locaux qu’ils soient municipaux, institutionnels ou associatifs,nous dit Mme Suchecki-Gaitan. En tout ce sont plus de 100 personnes qui y ont participé dont 10 % de citoyens. C’était un engagement: construire avec et pour la population. Cette large participation citoyenne a montré, si cela était nécessaire, l’intérêt des habitants sur les questions de santé. » Parmi eux, se trouvait Marie-Claire. « La santé est une question fondamentale mais aujourd’hui en danger par manque de moyens de la part de l’État. Je suis les politiques de santé de la ville depuis longtemps, il était donc important pour moi de participer. Je suis fière de ce que l’on fait ensemble. » Khalid, lui, est engagé dans le milieu associatif, notamment au conseil citoyen de La Redoute. « La santé est une problématique qui préoccupe les gens au quotidien. J’ai participé pour faire part de ces préoccupations mais aussi, pour faire remonter les informations autour de moi. » 

QUATRE AXES

Résultat : un document de soixante-douze pages détaillant quatre axes stratégiques : renforcer les accès aux droits, aux soins et à l’information en santé (pour lutter contre la désertification médicale, notamment) ; développer une approche globale de la santé ; renforcer l’approche populationnelle ; accompagner et répondre aux problèmes de la santé mentale. En effet, « 24 % des participants à la consultation citoyenne ont répondu qu’ils souhaitaient que des réponses soient apportées aux problématiques de santé mentale », nous apprend Oana Richebon, coordinatrice Santé et Conseil Local de Santé Mentale (CLSM) pour la Maison de la prévention – Point Écoute Jeune. C’est cette association qui pilote, d’ailleurs, l’axe stratégique dédié à cette question. « On ne peut pas séparer santé physique et santé mentale, les deux sont étroitement liées. Nous faisons face à deux problématiques majeures: la hausse des besoins, due à une dégradation de la santé mentale accélérée par la crise sanitaire, d’une part. Et, d’autre part, le manque de moyens alloués par l’État qui a, pourtant fait de cette cause la grande cause nationale cette année. » Afin de répondre, au mieux, à ces besoins, c’est une approche globale qui a été privilégiée. « C’est un enjeu transversal, poursuit Mme Richebon. La précarité, le logement, l’alimentation ou, encore, l’environnement, sont des facteurs clés. De même que l’accès au sport et à la culture. Il est donc important que le plus grand nombre possible d’acteurs se saisissent de ces questions. » C’est pourquoi, deux fiches actions spécifiques ont été élaborées : poursuivre et développer les actions du CLSM, d’une part. Et renforcer l’action des acteurs associatifs et institutionnels sur la santé mentale d’autre part.

QUINZE FICHES-ACTIONS

C’est, d’ailleurs, cette approche qui a structuré l’ensemble du CLS et l’élaboration des quinze fiches-actions qui le constituent. « Dès le départ, nous avons réfléchi et conçu ce CLS pour prendre en compte la santé dans sa globalité,revient Hugues Forget, directeur de la Santé. L’apport citoyen a, pour cela été fondamental car il nous a poussé à voir plus large que l’aspect offre de soin qui, s’il est très important, n’est finalement qu’un déterminant. » Khalid abonde : « La santé regroupe plein de choses différentes. La question du logement par exemple: un appartement vétuste peut provoquer des problèmes respiratoires. » Laëtitia Suchecki-Gaitan conlut : « Près de 70 acteurs sont mobilisés pour mener à bien les projets institués par le CLS. Cela nous permet de sortir de l’angle uniquement sanitaire pour répondre aux différents enjeux qui font que nous allons bien: les conditions sociaux-environnementales (le CLS précédent était, d’ailleurs, l’un des premiers à se préoccuper de santé environnementale), la prévention, l’accès au sport ou à la culture…L’OMS définit la santé comme "un état complet de bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité". » 

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