
ÉTÉ RECHERCHE FRAICHEUR

Un des moyens de la ville de Fontenay pour s’adapter à la hausse des températures due au dérèglement climatique est la création d’îlots de fraicheur partout où c’est réalisable et de cours oasis dans les écoles.
Après plus de trois ans d’études et de chantier, l’ouverture en juin du parc Dulcie-September aux Alouettes s’ajoute à la longue liste des espaces verts de Fontenay. La végétation plantée sur ses 4 700 m² doit maintenant croître pour remplir rapidement l’une des fonctions de cet équipement municipal : constituer un îlot de fraîcheur dans le quartier pendant les fortes chaleurs. Cette même mission est attribuée à la coulée verte le long du stade André-Laurent, identifié comme un îlot de chaleur. On peut également citer la place Wangari-Maathai devant l’école Jules-Ferry, où le sol a été déminéralisé et la végétation augmentée. La dalle des Larris a été transformée en espace boisé. Dans le cadre du budget participatif, le jardin Marcelle et Maurice-Minkowski, rue Dalayrac, sera remodelé pour accentuer son rôle protecteur contre la chaleur. Rue Danton, 21 arbres générateurs d’ombre, seront plantés en alignement. C’est une nécessité car Météo France prévoit une augmentation de la température moyenne annuelle de 1°C à 4°C et de 10 à 25 jours de canicule d’ici la fin du siècle.
UNE COUR DITE OASIS
Cette adaptation de la ville aux effets du dérèglement climatique est intégrée à toutes les politiques publiques de la municipalité. Les bâtiments communaux sont également concernés, avec des actions concrètes notamment sur le patrimoine scolaire. Les cours d’écoles ont été identifiées comme des leviers importants. Encore largement asphaltées et imperméables, ces espaces contribuent fortement à l’effet d’îlot de chaleur urbain. Dans le cadre de la rénovation urbaine du quartier de La Redoute, l’extension de l’école Romain-Rolland inclut une cour dite oasis. Ce concept propose une meilleure répartition de l’espace, plus de végétation, moins de bitume, une gestion de l’eau de pluie, l’aménagement de coins calmes et des spots pour faire la classe en extérieur. « Des deux cours l’idée est d’en faire une seule en renforçant la végétation existante avec des plantations d’arbres et d’arbustes, et en réorganisant le lieu pour l’adapter aux besoins des enfants et améliorer leur bien-être à l’école », explique Pierre-Marie Angeloni, de la direction des Bâtiments. Les travaux seront achevés pour la rentrée de septembre 2026. Ce sera la première cour oasis à Fontenay. D’autres projets sont à l’étude. Mais sans attendre, il est possible d’améliorer l’existant. « Beaucoup de nos cours d’écoles ont la chance d’être grandes et de bénéficier d’un environnement arboré, de simples aménagements peuvent répondre au problème des îlots de chaleur », confirme Mélanie Roger, responsable du service des Espaces verts. C’est ce dont a bénéficié l’école Jean-Zay. Elle a récupéré l’usage du petit bois mitoyen auquel elle accède par un portillon. « Si les élèves en élémentaire ont une cour avec de l’ombre, ce n’était pas le cas des écoliers en maternelle », rappelle Peggy Aubert, sa directrice. « Une fois que le site sera complètement nettoyé, nous pourrons nous y rafraîchir, mais nous prévoyons également d’en faire un lieu d’apprentissage et de découverte de la nature, où faire la classe dehors aux beaux jours », ajoute-t-elle. À Henri-Wallon, le simple déplacement de la clôture permet à l’école de profiter désormais d’un espace ombragé autrefois inaccessible. « Là où nous plantons des arbres, nous privilégions des jeunes sujets car ils ont un potentiel de reprise supérieur, mais qui mettront plus de temps à pousser », reprend Mme Roger. Une attention toute particulière est portée aux variétés sélectionnées, celles-ci devant être moins gourmandes en eau, plus résistantes à la sécheresse et au dérèglement climatique, et peu sensibles aux maladies. La quête de fraîcheur est à ce prix.