UNE ÉDUCATION À LA NATURE

Octobre 2025

À l’image des jardins partagés dans les quartiers, les jardins pédagogiques dans les écoles sont bénéfiques à plus d’un titre : ils permettent aux enfants d’aiguiser leur sens de l’observation, favorisent les temps d’apaisement et de contemplation, et sont le terreau d’une éducation à la biodiversité.

À Fontenay-sous-Bois, cinq écoles portent des projets de jardins pédagogiques et bénéficient pour cela d’une aide logistique de la part de la ville. Parmi ces jardins, il en est un particulièrement vivant et fréquenté par les élèves : celui de l’école maternelle Pasteur.

UN BOUT DE NATURE APAISANT

Le jardin pédagogique de Pasteur n’est certes pas très vaste, mais ce n’est pas pour autant un coin de verdure miniature. Labellisé refuge LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), l’espace vert borde la cour de récréation sur toute sa longueur. Un marronnier se dresse au-dessus des trois composteurs et ombrage les deux tables de pique-nique accolées, celles-ci permettant d’accueillir des goûters d’anniversaire ou des ateliers scientifiques. Le jardin est équipé d’un récupérateur de pluie, qu’il est toutefois nécessaire de rehausser pour être opérationnel, une requête formulée en conseil d’école. La maison à insectes, fabriquée par des parents, fourmille de gendarmes. Quant aux ganivelles qui protègent les plantations, elles ont été posées par le directeur de l’école, Sylvain Woiry, très impliqué pour faire vivre le projet. Le jardin bénéficie en outre de trois bacs de plantations, fournis par la commune, d’une girouette et d’un petit banc de jardin. « On cultive des capucines, des bulbes (narcisses et jonquilles, entre autres), des framboisiers », présente Camille Freysz, enseignante en petite section. Du reste, les nouveaux bacs permettraient de faire « des cultures en lasagne », comme en permaculture, ainsi que le propose Fabienne Beaudu, directrice du secrétariat général à la Ville en transition. « Et nous avons récupéré du broyat du pigeonnier pour matérialiser une allée », ajoute M. Woiry. À l’instar des autres enfants de moyenne et grande sections, Mathilde, Silas et Jihan, tous trois 5 ans, fréquentent régulièrement le jardin. « On met des épluchures dans le compost, témoigne Mathilde. On regarde les insectes et on peut les mettre dans notre mainOn prend l’air. » Silas se plaît à observer les insectes ; Jihan, les escargots. Justement, une enseignante de l’école participe avec les enfants à l’Opération Escargots, programme de sciences participatives porté par le Muséum National d’Histoire

Naturelle, l’association Noé et l’Office Français de la Biodiversité. Le directeur, les enseignants et les éco-délégués de l’école maternelle sont ainsi fortement mobilisés pour monter des projets écologiques. Une implication qui leur a valu d’être lauréats du Prix de l’action éco-déléguée 2025 (catégorie école) au niveau académique, et dernièrement, au niveau national. « Nous souhaiterions aussi mettre en place un échange d’éco-délégués entre les maternelles Pasteur et Val de Beauté, à Nogent, qui bénéficie d’un parc juste à côté. », reprend Sylvain Woiry. À son tour, Fabienne Beaudu, soumet l’idée que « les éco-délégués puissent se parrainer entre eux, de la primaire au secondaire. »

« Nous aimerions également développer un projet de zone éducative, qui pourrait se faire avec une école élémentaire, poursuit Mme Freysz. Une classe réalise un diagnostic sur la faune et la flore, en collaboration avec des associations. » Et M. Woiry de conclure : « Il nous faut continuer d’être partie prenante et de monter des projets. Je vois l’école comme un îlot de vie au sein du quartier. »