
100% ZÉRO PHYTO
Zéro produit phytosanitaire d’origine chimique, protection biologique intégrée, paillage, désherbage thermique, binette…Fontenay surfe sur des pratiques écologiques qui favorisent l’essor de la biodiversité en ville.
Presque un anniversaire. Dès 2004, la ville de Fontenay avait diminué l’usage des pesticides dans l’entretien de ses espaces verts. Mais elle les avait bannis dès 1996 à la serre municipale. En 2014, elle s’engageait, pionnière, dans une démarche « zéro-phyto » : interdiction des herbicides, insecticides, et autres fongicides chimiques. Idem dans les jardins partagés. Cette démarche 100 % respectueuse de l’environnement et bénéfique pour la santé de tous, fut prise trois ans avant que la loi de transition énergétique ne prohibe les mêmes produits à l’échelle nationale. En 2019, ce fut au tour des particuliers à devoir se passer de ces poisons. Cette volte-face est née d’une prise de conscience des conséquences écologiques et sanitaires desdits procédés, et de mobilisations citoyennes. Intervenir d’accord, mais seulement là où c’est nécessaire et la main légère. De nouvelles pratiques ont été mises en œuvre dans l’entretien des espaces végétalisés de la commune. Les copeaux de bois répandus dans les massifs entravent la pousse des herbes et limitent les interventions des jardiniers. Initiée en 2010, le recours aux techniques de protection biologique intégrée (PBI) dans la lutte contre les ravageurs, a été systématisé. « Nous introduisons des macro-organismes, tels que insectes ou acariens prédateurs, comme la larve de chrysope qui mange les pucerons, ou des parasitoïdes », détaille Mélanie Roger, responsable du service des Espaces verts. Les micro-organismes champignons ou nématodes, tel le bacille de Thuringe contre les chenilles, sont également employés. C’est aussi le piégeage des ravageurs sur des panneaux qui les attirent. « Nos jardiniers demeurent attentifs et prêts à réagir si besoin, au moindre foyer d’infection. » Mises en gestion différenciées, les prairies fleuries attirent les abeilles. Le désherbeur thermique à vapeur sèche ou à gaz, est de rigueur. La bonne vieille binette et l’arrachage à la main ont reconquis leurs lettres de noblesse. Un équilibre naturel s’est formé en ville. Si des Bastilles restent à prendre, elles se trouvent aujourd’hui plutôt en milieu rural. Les néonicotinoïdes y sévissent toujours dans les cultures, et continuent de décimer les petites rayées et les insectes.