
EN SELLE, MAIS PAS ENCORE AU SOMMET
À Fontenay, le vélo trace sa voie entre progrès et coups de frein : la mobilisation citoyenne est forte, les aménagements cyclables se multiplient, et la ville continue d’appuyer sur les pédales.
Pour Mariana, qui pédale chaque matin de Neuilly-Plaisance vers le RER Val de Fontenay, la rue Louis-Auroux est un vrai bonbon depuis sa mise en sens unique avec un contresens cyclable. « Ce sont quelques hectomètres, mais ils augmentent la sécurité sur la fin de mon trajet, et c’est déjà ça de gagné », sourit la cycliste. La piste rejoint la portion aménagée le long de l’avenue de Tassigny.
Face aux enjeux de pollution, de congestion et de santé publique, de plus en plus d’habitants délaissent la voiture au profit du vélo. En Île-de-France, 400000 cyclistes se rendent chaque jour au travail. En quelques années, la part modale du vélo (la proportion de déplacements quotidiens) est passée de 3 % à 9 % en France. On reste loin des 12 % en Belgique et 28 % aux Pays-Bas, mais la tendance est claire : le vélo s’impose.
MOBILITÉS DOUCES
À Fontenay, malgré un relief parfois dissuasif, la municipalité accompagne cette évolution. Depuis 2017, toute la ville est classée en zone 30, à l’exception de quelques grands axes départementaux comme l’avenue de la République. Les doubles sens cyclables sont généralisés et plusieurs rues ont été requalifiées : Suzanne-Buisson, Émile-Roux, Roublot, Michelet… Dans les quartiers des Larris et des Alouettes, la création de « Rues aux écoles » sécurise les abords des établissements et incite les familles à privilégier les mobilités douces.
PAS ENCORE EXEMPLAIRE
Le territoire compte aujourd’hui près de 8 km d’aménagements cyclables. Un itinéraire de 3,3 km d’est en ouest, relie le quartier des Parapluies à la place du Général-de-Gaulle. Une piste sur l’avenue Louison-Bobet, à la limite du Perreux, renforce cette continuité. Le département du Val-de-Marne prévoit de porter son réseau cyclable à 450 km d’ici 5 ans. En 2030, deux lignes du Réseau Vélo Île-de-France passeront par Fontenay. Le projet « Bus bords de Marne » permettra, à la même échéance, de pédaler en continu du RER Val de Fontenay à Chelles-Gournay le long de la RN 134. Le maillage s’étend progressivement vers les villes voisines.
Sur notre territoire, 11 stations Vélib’ et près de 750 places de stationnement pour les vélos (dont 350 près des deux gares RER) sont proposées, ainsi que des consignes Véligo. Ce sont également quatre stations de réparation en libre-service. Mais Fontenay n’est pas encore exemplaire. Le Baromètre Vélo 2025 de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) lui attribue la note E « plutôt défavorable ». Si la mobilisation locale est record, avec 646 réponses, les contributeurs (cyclistes ou non) soulignent un trafic motorisé trop dense, un réseau discontinu et des aménagements inadaptés. L’avenue de la République, le carrefour des Rigollots, la place du 8-Mai-1945 ou celle de l’Amitié-entre-les peuples figurent parmi les points noirs les plus cités.
L’association Fontenay Vélo, qui contribue depuis 2003 à l’essor local de la bicyclette, analyse ces résultats avec réalisme. « Si les habitants jugent la cyclabilité insuffisante, leur forte participation montre que la place du vélo est devenue une attente majeure pour une ville plus apaisée », souligne Valentin Carraud. Convaincue que la commune dispose de tous les leviers pour réussir sa transition cyclable, l’association voit dans le développement du réseau de transports collectifs autant d’opportunités de poursuivre la création d’un maillage cohérent et continu à l’échelle de la commune, et multiplier les connexions avec ses voisines.
