POUR UN PARC SOCIAL DE QUALITÉ

Septembre 2025

La réhabilitation des logements sociaux, et par conséquent leur adaptation au dérèglement climatique et au vieillissement de la population, est un enjeu crucial pour les décennies à venir.

À ce jour, la ville compte 5800 logements réhabilités, soit plus de 80 % de logements sociaux réhabilités. Parmi ces plus de 80 %, 73 % ont bénéficié de travaux comprenant une isolation thermique extérieure. Certains ont pu être dotés d’une isolation par l’intérieur, mais cela reste rare. « La ville demande toujours à ce qu’il y ait une isolation thermique extérieure, souligne Ghilava Feizyzadeh, responsable du service Habitat et Développement local. Les avantages sont multiples: confort thermique, économies d’énergies, cadre de vie plus agréable. »

Il existe souvent des problèmes d’étanchéité. Des actions sont ainsi nécessaires sur la façade, la toiture, les menuiseries, la ventilation mécanique contrôlée (VMC). Actions également sur le système de chauffage, avec un raccordement à la Régie du chauffage urbain (RCU), ce que la municipalité demande systématiquement au bailleur. De même, le rafraîchissement des logements et la mise aux normes électriques sont au nombre des travaux habituels. Quoiqu’une réhabilitation puisse être gérée uniquement par le bailleur, c’est une volonté de la commune de suivre les réhabilitations via le Programme local d’habitat (PLH). Les chantiers sont en outre suivis par la Gestion urbaine et sociale de proximité (GUSP). Samantha Samba-Bandza, chargée de projet Habitat, et Stéphanie Mignot, chargée de Patrimoine, effectuent aussi le suivi pour le parc social, font remonter les dysfonctionnements éventuels, assurent la médiation entre les bailleurs et les habitants.

AVEC LES HABITANTS

Le vieillissement, tout à la fois de la population et du parc social, implique d’adapter les logements. En prévision d’une réhabilitation, les bailleurs peuvent organiser des rencontres avec les habitants. Tout débute par une concertation locative : présentation de l’opération, vote des locataires… « Nous sommes en lien avec l’amicale des locataires et nous assurons des visites sur site, reprend MmeFeizyzadeh. Il peut y avoir des problématiques de sécurité, d’infiltration, de moisissures. Nous avons répondu à l’appel à projet pour la mise en place d’unprotocole avec l’Ademe*sur la résolution des problèmes liés aux moisissures et à l’humidité(ndr: un logement social sur trois étant concerné). Pour cela, nous sommes en partenariat avec Valophis et le bureau d’études Aerius. » Depuis plusieurs années, une attention particulière est portée au confort thermique l’été : occultants, persiennes, peintures claires en toiture. « Fontenay est plutôt bien lotie en îlots de fraîcheur grâce à ses espaces verts et au choix de ne pas avoir résidentialisé*, explique Ghilava Feizyzadeh. À de rares occasions, nous acceptons la résidentialisation, en cas de problème de sécurisation pour des groupements d’immeubles isolés, par exemple. »

La question du financement est primordiale. D’autant plus que notre territoire compte des patrimoines remarquables, comme au Pressoir des Bons Vivants ; la réhabilitation peut être alors plus chère, nécessitant un arbitrage de la part de la municipalité. À Fontenay, le coût moyen d’une réhabilitation est de 35000 euros par logement. En revanche, pour La Redoute, patrimoine d’IDF Habitat, la réhabilitation s’élève à 70000 euros environ par logement. D’autre part, tout le patrimoine de Valophis sera réhabilité d’ici 2030, les négociations entre la ville et le bailleur ayant porté leurs fruits. « L’objectif est de préserver la qualité de l’habitat social, conclut Mme Feizyzadeh, mais nous ne pouvons avoir qu’un rôle incitatif et partenarial, un rôle d’alerte également. » 

* Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

* Opération visant à délimiter les espaces privés et publics, démarcation matérialisée par des murs, murets, grilles ou grillages, entre autres.