UN ÉTÉ SOUS HAUTES PIQÛRES

Octobre 2025

Prolifération des moustiques : pourquoi sont-ils de plus en plus présents, et comment la ville s’emploie pour les combattre ?

« Cet été, je n’ai pas pu mettre un orteil dans mon jardin à cause des moustiques. Je n’en ai jamais vu autant. » Spirale, essence de géranium, citronnelle, rien n’y a fait : Sabine se souviendra longtemps de son mois d’août passé enfermée chez elle. Depuis plusieurs années, les moustiques prolifèrent en France et dans toute l’Europe. Cette expansion entraîne un risque sanitaire accru, qui rend indispensable la mise en œuvre de mesures pour la maîtriser. Le moustique tigre, par exemple, est désormais présent dans 78 départements français et dans 369 régions européennes.

PLUSIEURS FACTEURS

Cette propagation résulte de plusieurs facteurs conjugués. Le changement climatique, avec des printemps précoces comme celui de cette année, des étés plus chauds, des hivers plus doux et des précipitations irrégulières, crée des conditions favorables au développement des larves, à la survie des moustiques adultes et à l’allongement de leur période d’activité. Les zones urbaines, où abondent les points d’eau stagnante (gouttières, soucoupes, récupérateurs d’eau), offrent des sites de reproduction idéaux.

Il existe environ 3 500 espèces de moustiques dans le monde, mais seule une vingtaine sont considérées comme des vecteurs majeurs de maladies pour l’être humain. Parmi elles figure le moustique tigre, propagateur de la dengue, du chikungunya, du Zika et du virus du Nil occidental. Quelle que soit l’espèce concernée, il reste néanmoins possible de limiter leur prolifération. Les autorités sanitaires imposent des arrêtés préfectoraux dans les zones touchées. Des méthodes innovantes sont également déployées, comme les lâchers de mâles stériles ou l’introduction de la bactérie Wolbachia, qui réduit la capacité des moustiques à transmettre certains virus.

À Fontenay, la ville mise avant tout sur la prévention et privilégie des techniques de piégeage non chimique. « Nous avons installé 78 pièges pondoirs dans l’ensemble des parcs et des squares, ainsi qu’aux abords des crèches et des écoles, pour capturer les femelles », explique Yannick Frémin, au service communal d’Hygiène et de Santé environnementale (SCHSE) de la mairie. « Les pièges sont relevés régulièrement, ce qui permet d’évaluer le niveau de prolifération et, si nécessaire, de procéder à des opérations de démoustication », ajoute-t-il. Ces interventions consistent à appliquer un larvicide naturel dans les zones où l’eau stagne. Au parc Dulcie-September, aux Alouettes, un traitement est ainsi réalisé toutes les trois semaines.

DES CAMPAGNES

Le service intervient également sur signalement des particuliers, après une enquête sur place. En parallèle, le SCHSE déploie des campagnes d’information auprès de la population, avec un accent particulier sur le moustique tigre : son mode de vie, ses lieux de ponte, les gestes utiles pour agir. Des brochures rappellent les bons réflexes à adopter. Cet effort de sensibilisation est essentiel : 80 % des moustiques tigres naissent en effet sur le domaine privé. « En combinant actions collectives et précautions individuelles, on peut réduire significativement les nuisances et les risques sanitaires liés au moustique commun comme au moustique tigre », insiste M. Frémin.

[+] D’INFOS : Information sur le "Moustique tigre"