LE BEL ESPRIT DE L'HARMONIE

Mars 2024

L’orchestre d’harmonie La Lyre de Fontenay se produira le 16 mars à la salle Jacques-Brel, avec la collaboration de l’école de cirque Medini et l’Atelier de la Girafe, lors d’un concert-spectacle exceptionnel. 

Fondée en 1907, la Lyre est une véritable institution… et la plus ancienne association culturelle de Fontenay. Elle est présidée par Michèle Boissonnet depuis quarante ans. Pablo Rodrigo Casadó en dirige l’orchestre. Natif de Cheste, dans la communauté valencienne en Espagne — « où la musique est prépondérante, où même les petites villes ont une harmonie », Pablo y avait intégré une école de musique dénommée… La Lira ! L’harmonie du hasard. « Puis j’ai été au CRR (ndr: conservatoire à rayonnement régional) de Paris, en clarinette, et à la Sorbonne en musicologie, explique-t-il. C’est au CRD (ndr: conservatoire à rayonnement départemental) d’Évry, lors de ma formation à la direction d’orchestre, que j’ai rencontré Mattia Bornati, l’ancien chef de La Lyre. Il m’a proposé de prendre sa suite. À La Lyre, j’ai retrouvé ce bel esprit des harmonies que j’avais connues en Espagne. »

CONCERT-SPECTACLE FAMILIAL

Le samedi 16 mars, la salle Jacques-Brel accueillera le concert extraordinaire de La Lyre. Spectacle interdisciplinaire créé par environ cinquante musiciens, quarante-cinq circassiens de l’école de cirque Medini, une danseuse contemporaine et deux comédiens de l’Atelier de la Girafe qui feront le lien entre les cinq pièces musicales. Au programme : de la musique, de la danse, des numéros de fil au sol, de contorsion, de jonglage… et des surprises ! « Cela faisait longtemps que nous voulions travailler avec Josiane Medini, glisse Michèle Boissonnet. Elle nous a époustouflés. Il lui suffisait d’écouter dix mesures pour savoir comment régler les entrées, les sorties, quoi faire pour le final. »

Pablo Rodrigo Casadó ajoute : « Notre fil rouge pour relier la danse, la musique, le cirque et le théâtre est le mouvement. J’ai donc essayé de trouver de la cohérence avec des grandes œuvres de la musique romantique:Casse-Noisette, de Tchaïkovski;la Danse du Sabre, de Khatchatourian;l’Ouverture Festive etla Valse n°2 de Chostakovitch. »

« Ce projet a nécessité un très gros travail, souligne Mme Boissonnet. La ville nous a d’ailleurs bien aidés. Nous avons pu bénéficier de la communication municipale et de la mise à disposition de la salle et du personnel technique. Il y a une vraie considération de la mairie pour notre orchestre d’harmonie. »

EN RÉPÉTITION AU CONSERVATOIRE

« On va faire un échauffement rapide, puisla Valse n°2 de Chosta », annonce Pablo Rodrigo Casadó, le visage détendu mais qu’on devine empreint d’une intense concentration. Le chef, au fond de la salle, est en place. Les musiciens, en demi-cercles, lui font face. Des femmes, des hommes, de tous âges. « D’abord une gamme de do majeur, lance-t-il à l’orchestre. Do majeur en ut…Des croches courtes, s’il vous plaît…Attention à la régularité. » Parmi les musiciens, on repère Michèle Boissonnet au pupitre des saxophones — à l’image de son père Charles Mast, qui avait rejoint l’orchestre en 1922 comme saxophoniste, avant de le diriger de 1957 à 1976. « Valse n°2, s’il vous plaît… Tempo. » Retentit le début de la célèbre sérénade-valse, septième des huit mouvements de la Suite pour orchestre de variété n°1 de Chostakovitch. À la demande du chef, tout le monde s’accorde. D’abord les clarinettes, les flûtes traversières, ensuite les saxophones, puis c’est au tour des cors, trompettes, trombones, et enfin, tuba et basson. La valse reprend. « Lâchez un peu la blanche…C’est mieux… Et maintenant, avec le diminuendo. »

Prix libre, participation au chapeau. Entrée sur réservation : harmonielalyre.free.fr