PASSEPORT POUR LE PARASPORT

Mars 2025

Volley-assis, para-hockey-sur-glace, handigrimpe, l’USF multiplie les initiatives inclusives à destination des publics porteurs de handicap.

« J’en fais quoi de mes jambes? » Attention ! Samou Soumaoro, porte-flamme-paralympique lors de Paris2024, va répondre cash, avec un humour comme dans Intouchables : « Je ne sais pas, j’en ai pas moi! » L’ancien international de volley assis est « mdr », alors qu’il assure le coaching du nouveau créneau dédié à ce parasport au sein de l’USF, le mardi à 19h30 au gymnase Colette-Besson. Radia Boufaid, présidente de la section volley-ball, se félicite d’avoir répondu aux sollicitations du collectif Solid’ère, aux origines du projet : « Nous avions déjà participé à des démonstrations avec Samou lors des trophées des champions. Pour le moment, ce sont nos adhérents qui en bénéficient, mais j’espère que le volley assis se développera sur le long terme auprès du public handi et que nous pourrons proposer de la compétition avec des teams jeunes et adultes. » Pour l’heure, Samou fait découvrir les subtilités de son sport à des joueuses et joueurs de l’USF, toutes et tous valides. Stéphane, qui se demandait quoi faire de ses jambes, témoigne : « Je trouve ça génial, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi physique. Je n’ai pas la souplesse de hanches, mais l’esprit volley est bien là! » Miruna, féminine dans l’équipe senior : « ça me fait progresser techniquement, surtout à la passe, l’un de mes points faibles. Les déplacements, la grande différence, c’est dix fois plus dur que debout… Je n’ai pas encore les bons réflexes. Pour Samou, cela semble naturel… »

HOCKEY-SUR-LUGE

À quelques encablures de là, à la patinoire municipale, cela bouge aussi pour développer le parasport. « Depuis le mois d’octobre, nous initions au hockey-sur-luge de jeunes ado de l’établissement fontenaysien de l’Union pour la Défense de la Santé Mentale, relate Enola Sénéchal, 19 ans, coache du hockey loisirs aux Pumas. Nous souhaitons développer la pratique auprès des jeunes de 13 à 16 ans, valides ou invalides des membres inférieurs, dans l’optique de rapidement créer une équipe compétitive. » Enola, qui joue depuis 3 ans au parahockey au sein des Bisons de Neuilly-sur-Marne, nous l’avions déjà rencontrée au créneau basket fauteuil du samedi après-midi au gymnase Allende ; elle avait confié : « Le handisport, c’est une autre façon de voir le sport. Les porteurs de handicap ont des adaptations incroyables et je me sens super bien avec eux. » Après une rencontre de championnat organisée à la patinoire au mois de février, l’USF hockey proposera une séance de découverte par la pratique du hockey-sur-luge, samedi 12 avril (18h à 20h).

VOIR AVEC LES MAINS

Retour à Colette-Besson, au pied du mur, celui d’escalade, car la section monte-en-l’air de l’USF n’est pas en reste au niveau des initiatives inclusives, avec ses rendez-vous handigrimpe (deux par an ; prochaine date : le 28 mars de 18h30 à 22h), qui ont fidélisé Olivia, non voyante, qui n’a « pas peur du tout », car elle « ne regarde jamais en bas. » Le mot de la fin à Samou : « On parle d’héritage des Jeux mais on entend que le budget national consacré au sport pourrait être amputé d’un tiers… Le sport est trop important, surtout pour nous, porteurs de handicap, car il fait partie des parcours de soin, de la rééducation et qu’il est d’une importance cruciale au niveau social. Le sport, le parasport, c’est d’abord le plaisir d’être ensemble. »