Tennis de table : Une médaille pour une dame en or

Trente ans de bons et loyaux services… gagnants. Le 26 novembre, Danijela Grkovic, grande figure du sport fontenaysien, à l’histoire comme un destin, recevait la médaille de la ville. « Ma vie est une succession de heureux hasards… », dit-elle avec son accent qui vient de loin : la guerre, qui la déracine à l’été 1991... « J’étais en vacances en France, hébergée chez ma tante à Vincennes. Au téléphone, mon père m’a dit : “si tu peux rester, reste”. »

Au service, les heureux hasards : le gardien de l’immeuble a ses deux garçons au club de tennis de table de Fontenay. Danijela ne parle pas un mot de français, mais connait par cœur le dialecte du ping : elle fut l’une des meilleures juniors yougoslaves. Elle débarque à Decaudain.

« Jacques Mommessin, entraineur, a mis son meilleur joueur en face. Je l’ai battu. » Victor Chassain, aux manettes du club, et Louis Bayeurte, maire de la ville, autres heureux hasards, la soutiennent dans ses démarches pour une carte de séjour. « Je devais m’installer en Angleterre. L’accueil a été si chaleureux ici, je suis restée. »

Trente ans après, Danijela aura beaucoup donné pour rendre. Coach des féminines en Pro A au début des années 2000, elle aura initié des générations d’enfants aux effets très spéciaux, participant à faire de l’USF TT l’une des meilleures écoles de tennis de table du pays.

Parmi ses pépites :  Stéphane Ouaiche, plusieurs fois champion de France élite, Camilla Argueles, que Danijela poussera à intégrer l’équipe nationale d’Argentine. Il y a peu, elle arrêtait une femme en fauteuil roulant dans la rue pour l’informer du créneau handi-ping : un épisode qui dit tout de la dame en or de Decaudain.

Ancienne adepte de la petite balle blanche, elle est aujourd’hui de tous les cours. Toujours ce ping-pong entre Danijela Grkovic et les heureux hasards...